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16 août 2014 6 16 /08 /août /2014 07:05
ANALYSE
CHRONIQUE/ MARTIN ZIGUELE LA FACILE VICTIME EXPIATOIRE
  • •   MARCH 27, 2014
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Martin-Ziguélé.-1-_0

Par Sandra Martin-White 
Analyste juridique et politique de LNC 

Depuis des semaines, sur les réseaux sociaux, on assiste à ce qui pourrait s’assimiler à du ‘Ziguélé bashing’.
Pourquoi tant de haine contre le politicien centrafricain le plus connu dans le monde ?

DECRYPTAGE

Cet assureur de formation, natif de Paoua, qui avait fait ses études secondaires au Séminaire de Bossangoa, sera nommé Premier Ministre le 1er avril 2001 par Décret du Président Ange-Félix Patassé. 
Il le restera jusqu’au coup d’État du 15 mars 2003 du Général François Bozizé.
Lors des élections de 2005, il sera un candidat indépendant, soutenu par le Mouvement de Libération du Peuple Centrafricain MLPC dont il deviendra le Président jusqu’à ce jour, en dépit à l’époque des réticences à son propos de Ange Félix Patassé soi-même.

Et ce sera sous la présidence de Martin Ziguélé que très vite le MLPC deviendra le premier parti politique centrafricain, nonobstant l’hégémonie du KNK le parti orange, créé par François Bozizé, truffé de magouilles politiques et électorales pour sa propre cause. 
Depuis la chute de Bozizé, le KNK est devenu parti moribond, tandis que le MLPC surnage sur les eaux, en dépit de puissants courants internes de contestation.
Car pour nombre de militants, les choix politiques du président ne sont pas toujours judicieux.

Néanmoins, il est assez consternant de voir des reproches fait à Ziguélé d’être de collusion avec les Séléka.

Martin Ziguélé n’a tué personne, ni n’a incité qui que ce soit à tuer qui que ce soit.
Il fut même victime du coup d’état de François Bozizé.
Ce qui en la matière est tout, sauf démocratique.

Et il fut réaliste en reconnaissant à l’époque le pouvoir Séléka, que faire d’autre ?
Réaliste encore en estimant très vite qu’il fallait que des forces internationales interviennent pour tenter de sécuriser le pays.
un pays fantôme en dérive.

Toutefois à charge, il lui est reproché son actif lobbying personnel en Europe.
Car il n’a eu de cesse de plaider sa cause personnelle en France auprès des décideurs susceptibles de l’aider à être président lors des prochaines élections – ce qui fait un peu réactivation de la Françafrique – de ne pas avoir de mots contre les exactions des Séléka une année durant, et surtout, d’avoir, à un moment plus que inopportun, mis en place l’AFDT l’Alliance des Forces Démocratiques pour la Transition, se voulant être le rassemblement des partis d’opposition, au moment ou ce sont ses amis qui sont au pouvoir via un coup d’état.

Par ailleurs, comme pour d’autres politiciens centrafricains, personne ne l’a vu être allé en province parler à la population, ni encore s’exprimer sur le problème Anti-Balaka plongeant le pays dans le sang des innocents.

Ce qui fait dire aux électeurs en RCA : ‘On l’attend’, façon de dire que l’on ne votera pas pour lui.

Un terrible défi pour cet homme se croyant déjà élu, tant tout se mettait en place pour sa victoire.
L’autoroute de la présidence est devenue un chemin de croix.

Saura-t’il sortir et rebondir de son chemin de Damas ?
Car s’il a commis des erreurs, notamment par manque de courage politique, et de vision et de perspectives, il ne saurait en aucune manière être le responsable de tout ce qui ne va pas.

Martin Ziguélé est un républicain, l’un des rares politiciens centrafricains à respecter les lois républicaines.
Pas le cas de tous….


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