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4 août 2014 1 04 /08 /août /2014 12:20

CENTRAFRIQUE : DÉNI DE LAÏCITÉ ET POLÉMIQUE AUTOUR DU DECRETAGE DE MARDI 29 COMME UN JOUR FERIE

Alors que le couple exécutif vient de redorer son blason à Brazzaville, le revoilà qui replonge dans les actions dignes d’une république bananière. Tel est le ressentiment du microcosme centrafricain qui n’a toujours pas compris l’utilité d’un décret présidentiel signé dans la nuit du 28 au 29, qui décréta le mardi 29 juillet, jour chômé non payé sur toute l’étendue du territoire centrafricain.

Les réactions n’ont pas tardé à se faire ressentir. Joint au téléphone, le professeur Gaston Mandata N’Guerekata a déclaré que «ce décret est illégal, le gouvernement avait tout le temps depuis un mois d’envoyer un projet de loi au CNT qui fait office de parlement afin que les conseillers nationaux puissent se prononcer. Ce n’est pas à l’exécutif de prendre ce genre de décision qui met en cause la laïcité de notre pays»

Fanny conseillère en communication d’un futur prétendant à la magistrature suprême a déclaré ceci : «J’ai pris le taxi pour me rendre au travail. Entre temps je me suis arrêtée au centre ville pour faire une transaction financière, c’est à ce moment là que j’ai appris que le gouvernement avait décrété sur les ondes de la radio de l’état la veille, aux environs de minuit le mardi comme un jour férié».

Selon nos informations c’est en arrivant au bureau qu’ un grand nombre de travailleurs ont constaté que les bureaux étaient fermés ce jour en solidarité avec les frères musulmans qui fêtaient le Laïd el Kébir c’est-à-dire la fin du jeun du ramadan.

Loin des préjugés exclusifs ou xénophobes, cette initiative pose plus de problèmes qu’elle n’en résout : Sur le plan économique : les caisses du trésor centrafricain sont exsangues au point que ce jour férié va provoquer des conséquences incalculables.

Il y’a la possible frustration des hommes rares hommes d’affaires qui vont devoir différer d’un jour ou qui ne pourront pas réaliser des transactions financières à la veille de leur départ du pays suite à la fermeture des banques.

Sur le plan social, cette décision a soulevé le courroux des chrétiens et animistes majoritaires à une époque où on tente de réconcilier une frange d’extrémiste des chrétiens et des musulmans qui se regardent en chien de faïences. Pour les premiers Madame Samba-Panza et André Nzapayèkè confirment les vœux de la séléka tendant à faire de la RCA un état islamique.

Cette décision qui a été prise sur une base confessionnelle sans que la présidente ne consulte son peuple. C’est ce qui a poussé plusieurs observateurs à l’accuser d’avoir bloqué tout un pays pour répondre à la demande d’une minorité qui n’a que des armes comme arguments politiques.

Cet épisode rappelle plusieurs cacophonies au sein de l’exécutif dont le premier ministre André Nzapayèkè alias le «roi de la gaffe»en est le premier responsable. C’est déjà ce dernier qui avait proposé une trêve aux belligérants le temps du mondial brésilien.Il avait également appelé la Seleka et les Anti-balaka à déposer volontairement  les armes alors que la présidente demandait l’application des résolutions onusiennes.

Nous sommes bien en Centrafrique, le pays de tous les paradoxes.

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