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1 avril 2013 1 01 /04 /avril /2013 07:24
Lundi 1 avril 2013

 

 

 

Yangouvonda-Bozize.jpg

 

 

LIBREVILLE, Gabon Samedi, 30 Mars 2013 09:42 AEM - AFP- En fuite après la prise de Bangui par la rébellion du Séléka, l'ex-Président centrafricain François Bozizé semble avoir été"lâché" par les Tchadiens, qui l'avaient pourtant aidé à prendre le pouvoir en 2003 et à combattre des rébellions du Nord en 2010.

 

En janvier, une source occidentale parlait d'une relation "biodégradée au fil des années" entre le président déchu de Centrafrique et l'ami de toujours, le président tchadien Idriss Déby. Mais désormais, certaines sources n'hésitent pas à mettre directement en cause le Tchad dans la chute deBozizé.

 

Selon une source proche de la rébellion, des sympathisants tchadiens ont participé au financement de la rébellion: "Il est difficile de croire que Déby n'ait pas été au courant. S'il ne l'a pas encouragé, il a en tout cas laissé faire".

 

"La position du Tchad dans ce conflit est pour le moins ambiguë et le pouvoir tchadien est soupçonné d'entretenir des relations coupables avec le Séléka", commente pour sa part l'International crisis group (ICG) dans un récent rapport.

 

Selon ICG, le "lâchage" de Bozizé est plus largement du ressort de tous les pays de la sous-région: "L'absence de réaction de la Micopax (la Mission de consolidation de la paix de la Communauté économique des Etats d'Afrique centrale en République centrafricaine) lors de l'avancée des rebelles sur Bangui peut être interprétée comme un abandon par la région".


"Lors de la réunion de Libreville (en janvier), Bozizé a été sermonné par ses pairs de la région qui l'ont forcé à accepter nombre de concessions et lui ont reproché de ne pas avoir ouvert d'espace de dialogue avec l'opposition", souligne l'ICG.

 

Pourtant, le Tchad a été le premier en décembre 2012 à projeter des "troupes d'interposition",alors que la crise ne faisait que débuter.

 

Un "jeu bizarre" juge une source militaire, rappelant que la colonne tchadienne de 400 hommes qui avait pénétré en Centrafrique dès le début des évènements avant de rejoindre la Force multinationale d'Afrique centrale (Fomac), n'a jamais affronté les rebelles.

 

Le président Bozizé, arrivé au pouvoir grâce au soutien massif du Tchad en 2003, croyait pourtant pouvoir compter sur eux.

 

Seule l'armée sud-africaine - dont un contingent de 200 hommes positionnés à Bangui depuis janvier dans le cadre d'accords de coopération - a payé un lourd tribut lors de l'entrée du Séléka dans Bangui le 23 mars, avec 13 morts dans des accrochages aux portes de la ville.

 

"L'armée tchadienne a laissé faire"

 

"Pour des questions de sécurité, le Tchad n'acceptera jamais qu'un régime qui ne lui est pas favorable s'installe à ses frontières sud", analyse un officier supérieur tchadien pour qui "le Tchad n'a pas soutenu militairement le Séléka, mais le Séléka a montré patte blanche, et l'armée tchadienne a laissé faire".

 

"Bozizé et quelques-uns de son entourage pensaient que le Tchad s'immisçait dans leurs affaires intérieures, surtout quand en mai 2012, le président Déby lors d'un séjour à Bangui, avait demandé au président Bozizé de négocier avec son opposition. C'était de trop pour les Centrafricains", a confié à l'AFP un proche collaborateur du Président Déby.

 

Du côté de la classe politique tchadienne, la chute de "Boz" semble ne pas beaucoup émouvoir.

 

"Personne ne se plaint de son départ, tant il n'a pas su capitaliser toutes les chances qu’il a eues à son arrivée au pouvoir alors qu'il a été aidé par le Tchad pour prendre le pouvoir. Il est le seul chef d'Etat à avoir bénéficié des moyens et du soutien des chefs d'Etats de la sous-région", estime un haut diplomate tchadien.

 

"C'est par lassitude que le Tchad a laissé tomber Bozizé", ajoute-t-il.

 

Bozizé"l'ami embarrassant", pour l'instant réfugié au Cameroun, ne devrait pas y rester longtemps, et pourrait être accueilli très prochainement au Bénin où il a demandé asile

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1 avril 2013 1 01 /04 /avril /2013 07:09
L’Eglise catholique  a demandé ce 31 mars 2013, aux  nouveaux dirigeants de la République Centrafricaine d’user de leurs poids pour ramener le calme dans le pays. L’appel a été lancé à Michel Djotodia Am Nondroko, nouveau président de la République. Ce dernier a participé la veille à la messe du Samedi Saint en la Cathédrale Notre Dame de l’Immaculée Conception de Bangui.

 

Cet appel est intervenu au moment où les nouvelles autorités du pays ont poursuivi ce dimanche une série de visites au sein des confessions religieuses.  Objectif fixé : faire de ces différentes dénominations religieuses un « vecteur pour un retour de la paix en Centrafrique ».

Selon Dieudonné Nzapalaïnga, Archevêque de Bangui interrogé par Radio Ndeke Luka, « le contexte actuel du pays ressemble à ce chaos primordial qui a précédé à l’intervention de Dieu : destruction du tissu social, déplacements de la population, scènes de pillages, enlèvements, viols, panique, mensonges bref, la désolation ». « L’Eglise est partante pour la recherche de cette paix, et exhorte les chrétiens, musulmans et animistes à avoir cette même vision », a-t-il ajouté.

Pour ce dimanche justement, à l’Eglise Evangélique des Frères des Castors de Bangui, le tombeur de François Bozizé s’est appesanti sur le respect des Droits humains. Pour lui, « aucun centrafricain ne devrait faire l’objet d’humiliation, de tortures ou traitements inhumains, cruels et dégradants. Les forces de défense et de sécurité seront instruites pour cette cause ».

Dans son adresse à des centaines de fidèles de cette église, le Chef de l’Etat a aussi déclaré que depuis la nuit des temps, la République Centrafricaine n’a jamais connu un « appel à la haine ». Une situation déplorable vécue sous le régime de François Bozizé.

Au sujet de son appartenance à la communauté musulmane, le nouveau chef de l’Etat a mentionné qu’il sera au dessus de la mêlée. « Aucune confession religieuse ne sera mise de côté dans la gestion du pays,  et encore moins aucune église ne sera fermée, même celle de l’ex Président François Bozizé », a-t-il rassuré.

Au plan social, Docteur Gody, Directeur du complexe pédiatrique de Bangui, a lancé samedi un appel pressant à ses collègues personnels soignants de reprendre le travail. Selon lui, « la santé de la population et surtout celle  des enfants en cette période de crise que traverse la République Centrafricaine, est en danger et nécessite un appui multiforme ».

Les ménages centrafricains se plaignent de plus en plus de la conjoncture difficile, combinée à la flambée des prix de nombreux produits de grande consommation. Pour Marcel MOKWAPI,  président de l’Observatoire des Consommateurs de Centrafrique, « cette flambée de prix est due aux effets collatéraux de la crise que le pays traverse depuis le 10 décembre dernier ».

Sur le terrain, certains éléments de Séléka ont poursuivi leur vague de pillages dans certains secteurs de Bangui. L’inquiétude est montée au sein d’une partie des habitants du 4eme Arrondissement qui semblent constituer la prochaine cible.

Madame Mariam Ibrahim, cheffe de Groupe à Déndéngué I, a de ce fait dénoncé ces cas de pillages et a demandé avec force aux nouvelles autorités  de Bangui de  mettre fin aux actes odieux auxquels sont exposés ses administrés.

 

 

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31 mars 2013 7 31 /03 /mars /2013 22:48
Dimanche 31 mars 2013

 

 

Djoto Droko

 

Me Nicolas Tiangaye

 

 

Liste du Gouvernement TIANGAYE - DJOTODIA

 

Ministres d'Etat    

Ministre d'état  chargé des mines, du pétrole et de l'hydraulique : Djono Ahaba

Ministre d'état à l'Equipement, travaux publics et du désenclavement, porte-parole du gouvernement : Me Crépin Mboli-Goumba

Ministre d'état chargé de la Sécurité Publique, de l'Emigration-Immigration et de l'Ordre public : Nourredine Adam

Ministre d'état des  eaux, forêts, chasse et pêches chargé de l'environnement et l'écologie : Mohamed Daffhane

Ministre d'état  chargé de la Communication, Promotion de la culture civique et de la Réconciliation nationale  : Christophe Gazam betty

 

Ministres

 

Ministre de la  défense Nationale, de la restructuration de l'armée, des anciens combattants et victimes de guerre et du programme DDR : Michel Djotodja

Ministre des Postes et télécommunications : Pouzere henri

Ministre des Affaires étrangères, de l'intégration, de la Francophonie et des Centrafricains de l'étranger :  Doubane Charles Armel

Ministre de l'économie, du Plan et de la coopération internationale :  Abdallah Kadre Hassane

Ministre du Commerce et de l'industrie: Amalas Amias

Ministre de l'Administration du territoire : Aristide Sokambi

Ministre de l'Education et de l'enseignement supérieur : Loudegue Marcel

Ministre du Transport et de l'aviation civile : Arnaud Djoubaye Abazene

Ministre des Finances  et du budget : Georges Bozanga

Ministre de la Justice, Garde des Sceaux et de la réforme judiciaire :  Arsene Sendé

Ministre de la Sante, de la Population et de la lutte contre le VIH/ Sida : Docteur Aguide Soubouk

Ministre des PME et de l'amélioration du climat des affaires : Maurice Yondo

Ministre du Développement rural : Tchimanguere Jérémie

Ministre des Affaires sociales, de la solidarité nationale et de la promotion du genre : Moussa Yadouma Marie madeleine

Ministre de la Fonction publique, du travail, de l'emploi et de sécurité sociale : Kpokolo sabin

Ministre de l'Urbanisme, de la reconstruction des édifices publics et de la réforme foncière : Risigala Ramadan

Ministre du Logement et de l'habitat : Nkouet marie madeleine

Ministre de la Jeunesse et des sports, des arts et de la culture : Abdoulaye Hissene

Ministre du Tourisme : Yacoub Ataib Mahamat

Ministre chargé du Secrétariat général du gouvernement et des relations avec les institutions: Ahamat Harol DEA

 

Ministres délégués:

 

Défense chargé de la défense, de la restructuration de l'armée et du programme DDR : Colonel  Bertrand Mamour

Finances chargé du Budget : Bounandele Koumba

Affaires étrangères, de l'intégration, de la Francophonie chargé des Centrafricains de l'étranger : Anne Victoire YAKOUSSOUBE

Pôles de développement :  Mbremaidou Christophe

Elevage : Bendounga Joseph

Education nationale, Enseignement fondamental et professionnel : Claude LENGA

Urbanisme, réforme foncière : Honore Douba

Environnement et  écologie : Michel DOKO

Régionalisation: Parfait KONGO

 

Présidence

 

Ministre directeur de cabinet à la Présidence : Mahamat  Kamoun

Dircab Adjoint: Idriss Salao

Chef de cabinet particulier: Fotor Abdel Djoubar

Secrétaire Général à la Présidence de la République : Etienne BODA


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31 mars 2013 7 31 /03 /mars /2013 11:15

Michel Djotodia annonce chasser la LRA de la RCA dans 3 mois

Samedi, 30 Mars 2013 15:31

 

Michel Djotodia annonce chasser la LRA de la RCA dans 3 mois
« Laissez nous un peu le temps de relancer le pays sur le chemin de développement. Et, dans 3 mois, les rebelles de l’Armée de Résistance du Seigneur (LRA) seront boutés hors du territoire centrafricain ». Cette déclaration a été faite ce 30 mars 2013 par le nouvel homme fort de Bangui Michel Djotodia Am Nondroko. Il l’a dit à l’occasion d’une marche de soutien à sa prise de pouvoir week-end dernier par un coup de force.

 

Il s’agit d’une marche pacifique qui a regroupé plusieurs milliers de personnes venues de différents arrondissements de la ville. Les manifestants ont remis un mémorandum au leader de la coalition Séléka tombeur de François Bozizé.

La marche a regroupé plusieurs points de départ à savoir le monument Koudoukou dans le 3ème arrondissement, la place de la réconciliation dans le 4èmearrondissement, et la maison d’arrêt de Ngaragba dans le 7ème arrondissement de Bangui.

Les reporters de Radio Ndeke Luka ont pu lire sur les banderoles les messages suivants : la jeunesse soutient le gouvernement de transition, un nouvel élan avec le président Michel Djotodia, Séléka éradicateur de tribalisme, promoteur de la paix et, la vie change avec Djotodia.

Selon Alexandre Nguéndet, ancien parlementaire et initiateur de cette marche, « il est temps de tourner la page de l’histoire du pays avec un régime qui a servi sans partage. Les centrafricains éprouvent à ce jour d’énormes problèmes liés à leur survie quotidienne : le chômage, l’éducation, la santé, l’insécurité, la famine. Les nouvelles autorités doivent tout mettre en œuvre pour améliorer les conditions de vie de ce peuple meurtri, trompé et trahi ».

De son côté, le Chef de l’Etat a « réitéré son engagement de travailler avec toutes les filles et tous fils du pays sans exclusion. A travers cette lancée, nous avons l’obligation de restaurer l’autorité de l’Etat, qui passe par les exigences souhaitées par les manifestants ».

Il faut dire qu’au cours de sa rencontre vendredi avec la presse, le président centrafricain, a condamné lui-même son accession à la magistrature suprême de l’Etat par les armes et a précisé qu’il agira  « dans l’esprit de l’accord de Libreville de janvier 2013 ». D’après le chef de l’Etat, il n’avait pas le choix face à la gestion chaotique de François Bozizé.

Selon lui, l’accord de Paix de Libreville a disposé que les responsables politiques de l’actuelle transition en Centrafrique, ne devront pas se présenter aux élections de 2016.

Cependant, 9 entités issues du Collectif des Partis et Associations de l’Opposition démocratique en Centrafrique ont de leur côté pris acte de ce changement politique du 24 mars dernier.

Ils ont demandé dans un communiqué de presse à la nouvelle équipe : la mise en place d’une véritable transition consensuelle avec tous les acteurs politiques signataires des accords de Libreville, des efforts accentués de sécurisation en faveur de la population afin de garantir la libre circulation des personnes et des biens sur toute l’étendue du territoire national.

Ils n’ont pas manqué d’ajouter une vigilance accrue face au triomphalisme béat de certains acteurs politiques qui ont animé hier le parti au pouvoir Kwa Na Kwa et bien d’autres, lesquels s’empressent de réclamer a cor et a cri l’organisation des marches de soutien sans objectif et ce, au détriment de l’intérêt supérieur du peuple centrafricain.

 

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31 mars 2013 7 31 /03 /mars /2013 10:41

 

http://www.blogguillaumesoro.com 30/03/2013

 

Une chronique internationale de Franklin Nyamsi

 

Professeur agrégé de philosophie, Paris, France

 

Pénible sentiment du  déjà-vu ! Quand l’histoire piétine curieusement dans un pays, il nous faut résolument débusquer l’anguille géopolitique qu’il cache sous la roche de ses événements apparemment monotones. La république centrafricaine, dont nous dépeignions il y a quelques mois la longue tragédie historique depuis la disparition de Barthélémy Boganda, vient de connaître  un nouvel épisode fidèle à sa triste renommée de pays livré au cauchemar de la désorientation du destin. Coiffeur coiffé ou arroseur arrosé, comme on le voudra, le général-président-prophèteFrançois Bozizé a pris ses jambes à son cou, vers le Cameroun,  devant l’avancée spectaculaire et paradoxale de la rébellion du Séléka le lundi 25 mars passé. Tout d’un coup, celui que semblaient résolument protéger les armées sud-africaine, tchadienne, française, camerounaise et gabonaise, sans oublier une mission onusienne entière, s’est transformé en lapin fuyard, devant des troupes étonnamment aguerries face aux siennes, dans un schéma qui reproduisait presque point pour point les conditions de sa propre prise de pouvoir en 2003, par un coup d’Etat rondement mené contre le président élu d’alors, Ange-Félix Patassé. Pourquoi reviens-je cependant sur cet épisode cauchemardesque qui est un remake de la sempiternelle torture centrafricaine ? Pour essayer de comprendre trois choses : 1) Pourquoi le succès de la rébellion du Séléka a-t-il finalement été possible alors que tout semblait en janvier 2013, militer contre sa prise effective de pouvoir à Bangui ? 2)  Que signifie en particulier le fait nouveau de l’implication sud-africaine dans le conflit centrafricain, seule force militaire à avoir tenté in extremis de sauver le pouvoir Bozizé, à des milliers de kilomètres des frontières de Prétoria et de son espace vital de prédilection ? 3) De quelles perspectives le pouvoir Séléka de Michel Am Nondokro Djotodia est-il porteur, qui compte gouverner par la césarienne permanente des ordonnances pendant les trois prochaines années ?

 

Le succès de la rébellion du Séléka : une équation à inconnues multiples

 

La situation centrafricaine donne le vertige à l’analyste. Quand la rébellion du Séléka, rassemblant des forces hétéroclites à partir du sud-Soudan, a pointé son nez aux portes de Bangui en janvier 2013, tout a conspiré contre elle : la préservation de l’ordre constitutionnel, la sécurité des ressortissants étrangers, la priorité au dialogue, le désir des régimes voisins d’Afrique centrale de ne pas voir s’exporter la jurisprudence des coups d’Etats dans la sous-région, les réactions diplomatiques fermes de l’Union Africaine et des autres institutions internationales, mais aussi le peu d’engouement de la société civile centrafricaine pour un nouveau coup de force, ont semblé avoir raison de l’alliance hétéroclite qui ne jurait que par la chute du François Bozizé. Pourtant, en cette fin de mois de mars 2013, les mêmes facteurs semblent soudain avoir été interprétés en sens contraire. Pourquoi donc ?   Nous avancerons ici quelques hypothèses pour éclairer une équation politique dont les inconnues abondent encore.  Un temps d’acclimatation de la rébellion du Séléka aux exigences des protagonistes de la scène centrafricaine a manifestement eu lieu.

 

Il semble manifestement qu’on ait soudain compris que les constitutions centrafricaines ne valent que ce que vaut la superficialité du processus démocratique et des efforts de modernisation socioéconomique entrepris dans ce pays. Il semble que tout d’un coup, les protagonistes nationaux et internationaux du conflit centrafricain aient saisi l’inanité d’un dialogue entre factions déterminées davantage par le contrôle des zones d’extraction des richesses centrafricaines, que par une vision sereine et consensuelle de l’intérêt général. Il semble que les régimes voisins du Centrafrique, las de porter à bout de bras un régime qui de toute façon ne leur laissait entrevoir aucune période d’accalmie, se soient finalement rangés à la loi du plus fort, considérée comme la norme politique systématique du Centrafrique. Il semble, dis-je qu’on ait résolument convenu, dans les organisations internationales et sous-régionales, comme dans les officines de l’Elysée, de Washington ou de Pékin, que la démocratie est un luxe pour les Centrafricains, et que ce dont ils ont le plus besoin, c’est d’un régime politique fort, et d’un nouvel homme fort à sa tête, en raison de la friabilité des frontières du pays et de l’importance des matières premières stratégiques dont il recèle. Business over all. Comment comprendre autrement la résignation de la société civile centrafricaine elle-même, et notamment des partis politiques, qui semblent manifestement s’être quasiment tous alignés sur cette sorte de Realpolitik du rapport de forces à la centrafricaine ? Creusons davantage cette veine de l’intérêt immédiat : elle conduit à l’énigme sud-africaine.

 

Le fiasco Sud-Africain à Bangui : une énigme intéressante

 

Peut-être que la clé de toute cette affaire se trouve dans deux erreurs tactiques commises par le satrape Bozizé en plus de son incapacité congénitale à se convertir au style politique démocratique : alors que le Centrafrique est depuis son indépendance un partenaire économique privilégié de la France, son ex-puissance coloniale, François Bozizé, qui doit à l’indulgence française sa prise de pouvoir contre le régime de Patassé en 2003, a semblé oublier ingratement de saluer la mamelle qui l’a si longtemps nourri quand il a résolument ouvert les carnets de commande du pays aux Chinois et aux Sud-Africains. Après tout, nous dira-t-on, n’était-ce pas son droit indiscutable, de diversifier les relations économiques de son pays, pour lui donner le maximum de chances de se développer grâce au libre jeu de la concurrence mondialisée ? Bozizé, en tentant d’offrir à la Chine et à l’Afrique du Sud un rang respectable parmi les partenaires économiques du Centrafrique, ne s’engageait-il pas dans le sillage héroïque du nationalisme africain, rachetant ainsi son passif de satrape néocolonial ? Tout emballement dans ce  genre d’interprétation relèverait des impasses de l’anticolonialisme dogmatique. Il ne suffit pas, nous le verrons vite, de commercer avec les Chinois et les Sud-Africains, pour être l’avocat attitré de son propre peuple, défenseur de l’intérêt général de son pays. Pour ce qui est de la Chine, on sait que derrière sa propagande clamant une coopération décomplexée et sans paternalisme avec les Africains, se cache une boulimie énorme de matières premières stratégiques et d’espaces vitaux, qui ne tardera pas à se révéler comme une poussée impériale amorale.

 

Le général-président-prophète Bozizé ne rendait donc pas plus service aux Centrafricains en restant prisonnier de la Françafrique qu’en se livrant à la coopération amorale avec la Chine. Quant aux consortiums Sud-Africains, dominés par l’ancien imperium Afrikaner qui se projette dans toute l’Afrique avec pour seule ambition d’accumuler des fortunes colossales au mépris de la démocratie, des exigences écologiques et de l’intégration africaine, il est évident que leur marchandage avecBozizé ne visait en aucune façon le plein épanouissement des Centrafricains. Pourtant, c’est bien l’Afrique du Sud de Jacob Zuma qui a donné de son sang dans le dernier baroud d’honneur du régime Bozizé. Près de quarante soldats Sud-Africains auront donc laissé leurs vies à Bangui, pour la défense du capitalisme de Pretoria. On découvre au fond en Centrafrique, comme en République démocratique du Congo et ailleurs, la nature exacte du colonialisme intérieur Sud-Africain en émergence, qui n’est pas préférable - rappelons-le aux esprits retors - au colonialisme français ou à l’impérialisme africain. N’est-ce pas au fond, cette double intrusion Sud-Africaine et Chinoise dans l’ex-pré-carré français qui a expliqué l’indifférence des troupes camerounaise, gabonaise, tchadienne et française lors de la dernière estocade portée par la Séléka au régime Bozizé ?  En plus du rejet et de l’indifférence des Centrafricains de longue date à son sort, le régime Bozizé aura sans doute joué dans cette affaire ses cartes géostratégiques les plus médiocres. Est-ce pour autant que ce pays est sorti de l’auberge espagnole  du désespoir où son histoire l’enferme depuis 1960 ?

 

Séléka, la panacée ou la poursuite du cauchemar centrafricain ?

 

Il est sans doute trop tôt pour anticiper sur l’avenir des relations entre Séléka et le peuple centrafricain. Le moins que l’on puisse dire est toutefois qu’elles n’ont pas commencé par une lune de miel. La prise de Bangui en ce mois de mars 2013 s’est accompagnée de nombreux pillages, de bavures et de privations de commodités de vie, qui ne sont pas de nature à enchanter les populations d’un pays déjà martyrisé par la pauvreté, la violence, le chômage et l’incertitude chroniques. Qui plus est, la relation intime de Séléka avec les armées d’occupation et les milices venues notamment du Tchad et du Sud-Soudan est loin de lui accorder l’odeur de sainteté qu’elle pourrait revendiquer. Enfin, le jeu de la Séléka avec la puissance française, le régime tchadien et le régime sud-soudanais, est loin d’être clarifié. Tout se passe comme si la rébellion avait, en sous-main, bénéficié du quitus de ces acteurs, comme le montre l’étrange coopération des troupes internationales avec les nouveaux maîtres de Bangui ces dernières heures, dans la sécurisation de la capitale notamment.

 

Le plus inquiétant de la situation présente demeure toutefois l’attitude du nouveau régime envers la quête centrafricaine de démocratie. Certes, respectant les Accords de Libreville qui nommaient le Premier Ministre Nicolas Tiangaye à la tête du gouvernement, Michel Am Nondokro Djotodiaet les autres coalisés du Séléka ont voulu donner un signal fort de leur volonté de coopérer en intelligence avec toutes les forces vives du pays. En appelant par ailleurs tous les chefs de l’armée régulière centrafricaine à reprendre le service pour l’intérêt supérieur du pays, Djotodia semble donner un gage de plus de sa volonté de faire l’avenir avec toutes les forces vives du pays. Mais comment concilier cette main tendue avec la décision prise par le chef de Séléka de gouverner le pays par ordonnances pendant les trois prochaines années ? N’est-ce pas derrière les ordonnances que se cache tout l’art des satrapies africaines ? Un tel décisionnisme politique, cette sorte de césarisme à outrance qui s’annonce à Bangui, pourra-t-il s’abriter des tentations de l’autoritarisme, voire des dérives dictatoriales dommageables pour l’Etat de droit, les libertés fondamentales et les droits humains compris ? Je ne me prêterai ici à aucune divination. L’Histoire est le tribunal ultime des promesses politiques. On ne peut que souhaiter, à ce stade de l’analyse de la longue tragédie centrafricaine, qu’un sursaut éthique s’empare enfin de l’ensemble des forces politiques centrafricaines, afin que la transition qui commence soit résolument celle du commencement d’une histoire résolument Autre : celle de la modernisation socioéconomique et politique réelle du Centrafrique. On ne regrettera sans doute pas Bozizé. Mais on serait bien imprudent  de voir enDjotodia, le Saint-Michel qui sauvera le Centrafrique.

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31 mars 2013 7 31 /03 /mars /2013 10:32
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31 mars 2013 7 31 /03 /mars /2013 10:23
amedi 30 mars 2013

 

 

 

Bangui centre ville encombré

 

 


Depuis le 24 Mars 2013, un changement brutal s’est opéré dans notre pays. La Constitution est suspendue. Des Actes constitutionnels sont pris par le Chef de l’Etat pour conduire la période de transition politique aux contours non encore clarifiés.


L’Union Africaine a sanctionné la RCA. Un sommet de la CEEAC se tiendra le mercredi 03 Avril 2013 à Ndjaména qui débattra de la question de la RCA.


La société civile, par le présent mémorandum, condamne ce mode d’accession au pouvoir de l’Etat. Elle prend acte du changement de régime et exprime ses préoccupations concernant certaines questions cruciales aujourd’hui sans réponse pour susciter la convocation urgente d’une rencontre devant leur apporter des solutions idoines. Ce mémorandum fait un rappel des causes des conflits récurrents en République Centrafricaine, décrit la situation actuelle au regard des droits humains et du droit humanitaire, soulève des questions sur la période de transition et formule des recommandations.

 

I - Les causes des conflits en RCA.

 

Les causes et les facteurs de conflits en RCA sont divers, variés et profonds. A titre illustratif mais non exhaustif, l’on peut mentionner:

- la fragilité des institutions étatiques depuis les indépendances à nos jours ;

- l’échec des efforts de démocratisation entrepris en 1979 après la chute de

l’Empereur Bokassa 1er ;

- l’exploitation et l’instrumentalisation des différences ethniques par les régimes successifs;

- le mode de conquête, de gestion et de transmission des pouvoirs politiques par des

procédés non démocratiques à l’exception de la période de 1993;

- la prolifération de groupes armés et des armes légères à la suite des multiples

mutineries de 1996, 1997 ;

- les coups d’Etat manqués du 28 mai 2001, du 25 Octobre 2002 ; les coups d’Etat du 15 mars 2003 et du 24 Mars 2013 ;

- le manque de dialogue franc et sincère entre le pouvoir, l’opposition et la société

civile depuis 1992 ;

 

- l’intransigeance et le manque de flexibilité des acteurs sociaux et politiques accentués par les élections législatives et présidentielle de 2010 /2011 ;

 

- les arriérés de salaires et/ou le non-paiement des salaires à terme échu sous les

régimes des présidents KOLINGBA et PATASSE ;

 

- les longues grèves ayant dépassées sept (07) mois sous le régime KOLINGBA ;

- la pauvreté et la misère criardes des populations ;

- le sentiment d’abandon et/ou d’exclusion des populations du Nord ;

- l’insuffisance et la détérioration des infrastructures de base ;

- les interventions intempestives du régime Tchadien depuis 2003 ;

- la centralisation et la concentration des pouvoirs de l’Etat ;

- la perméabilité de nos frontières au Nord et à l’Est ;

- les conflits armés dans les Etats voisins ;

- le phénomène de transhumance entre les populations autochtones du nord et celles du Tchad ou du Soudan ;

 

- le phénomène de braconnage venant majoritairement de certains pays voisins ;

 

- le phénomène des coupeurs de routes communément appelés Zaraguinas qui sévissent principalement dans l’Ouest, le Nord-Ouest, le Nord-Est et dans le Centre,


ils s’attaquent aux populations en les dépossédant de leurs biens. Les cibles privilégiées de ces bandits de grand chemin sont les convoyeurs de fonds, les commerçants et les éleveurs. Ils créent une insécurité réduisant le nombre de touristes qui désirent se rendre dans le Nord-Est. Ce qui constitue d’importants manques à gagner financiers pour l’économie centrafricaine.

 

Il convient de rappeler que, depuis plus de dix ans, la RCA subit les effets négatifs des guerres qui se déroulent dans la région des Grands Lacs, en accueillant des milliers de réfugiés de la RDC, du Burundi et du Rwanda mais également des conflits armés des pays voisins comme le Tchad et le Soudan. Ces guerres, combinées aux rebellions internes en RCA ont accentué la prolifération transfrontalière d’armes de guerre. En outre, les conflits centrafricains qui étaient internes au départ, ont fini par revêtir le caractère régional avec la présence de la Lord Resistance Army de Joseph KONY ou des hommes du chef rebelle Tchadien BABA LADE en dépit de sa reddition en juin 2012, le recours constant par des Centrafricains à des mercenaires étrangers pour accéder au pouvoir de l’Etat.

 

Malgré les efforts de réhabilitation faits par le Gouvernement, bon nombre de réfugiés et de « libérateurs » ex compagnons de route dans la campagne pour la prise du pouvoir par le Général BOZIZE ne sont pas totalement réintégrés. Ils sont disséminés sur toute l’étendue du territoire devenant ainsi un terreau propice pour des actions de déstabilisation du pouvoir à cause de leurs conditions de vie très précaires. Ainsi, sont nés des groupes armés tels que L’armée Populaire pour la Restauration de la Démocratie (APRD), l’Union des Forces Démocratiques pour le Renouveau (UFDR), la Convention des Patriotes pour la Paix et la Justice (CPJP), le Front Démocratique pour la Paix en Centrafrique (FDPC), la Convention Patriotique pour le Salut du Kodro (CPSK) et la Coalition SELEKA depuis le 10 Décembre 2012.


Les crises récurrentes, la tribalisation outrancière, l’absence de discipline et les faiblesses logistiques ont accentué les carences des Forces Armées Centrafricaines (FACA) et détruit les moyens déjà limités de cette Armée. A cela s’ajoutent le mode aléatoire de recrutement dans les forces armées (Actions de violences des candidats à l’enrôlement du 02 Août 2012 à Bangui), la formation sommaire de certains éléments, l’acquisition des grades sur des critères clientélistes ainsi que des effectifs vieillissants.

 

II - Situation des droits humains et du droit humanitaire depuis le 10 Décembre

2012

 

Avant la campagne de Bangui, la situation sur le plan humanitaire était alarmante.

 

Près de sept cent (700) écoles étaient fermées. Environ 80 autres endommagées laissant des milliers d’enfants traumatisés et sans accès à l’éducation. Les plupart des enseignants ayant fui leurs lieux d’affectation. Plusieurs formations sanitaires sont sans personnel et privées des médicaments essentiels dans les provinces.

 

La Campagne de Bangui a commencé par une coupure de l’électricité dans la ville le samedi 23 Mars dans la matinée. Plusieurs personnes admises dans les hôpitaux et placées sous oxygène en ont été privées. Cette rupture de l’électricité a entrainé une

coupure d’eau courante pendant plusieurs jours. A ce jour, certains quartiers n’ont pas toujours retrouvé le rythme normal d’approvisionnement en eau courante. Des stations radios ont été affectées également par cette rupture de courant électrique sur les installations de Boali.

 

Depuis le dimanche 24 Mars 2013, les organisations de la société civile déplorent la détérioration de la situation générale des droits humains. A la suite de la destruction du Camp Béal siège du Ministère de la Défense Nationale, plusieurs armes de guerre ont été récupérées ainsi que des effets militaires qui ont été remises à des civils n’ayant aucune formation militaire.

 

Certains éléments de la SELEKA et la population civile se sont livrés à des pillages à grande échelle. Pillages des édifices publics et des domiciles des particuliers. Pillages des entreprises publiques et privées. C’est le cas de la plupart des grandes sociétés installées à Bangui: les sociétés de téléphonie mobile, la SOCACIG, la CFAO, GACOA SIV… Les sièges des organismes internationaux comme le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (UNHCR), le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF). Certains éléments après avoir pillé certains domiciles les occupent actuellement. C’est le cas de la villa de Mme KAIMBA née Laure GANRO au PK 10 dans la commune de Bégoua. Les domiciles des anciens ministres Annie Gisèle NAM, situé au PK 10, Emmanuel BIZOT situé à Bimbo, Alfred POLOKO TAINGA, le Président de l’Assemblée Nationale aux 200 villas, le Conseiller à la Primature Maxime BALALOU ont été pillés par des éléments de la SELEKA. Pillage des boutiques des stations d’essence de l’Avenue Conjugo, de BAMAG, de Pétévo,…

 

Plusieurs cas de personnes tuées par balle ont été signalés aux organisations de la société civile. Il s’agit particulièrement des cas de messieurs Cyrille GBADAYE, élève au Lycée des Martyrs à Bangui tué dans la nuit du dimanche 24 Mars selon les témoignages concordants par un élément de la SELEKA et de Romaric GUIDA abattu par balle vers 5 heures du matin le lundi 25 Mars 2013. Plusieurs personnes sont également victimes de blessures par balle. On dénombre selon les sources hospitalières au moins deux cent blessés par balle. La Croix Rouge Centrafricaine a dénombré soixante et dix huit (78) corps non encore identifiés par les membres de leurs familles et inhumés le vendredi 29 Mars 2013.

 

Dans la journée du lundi 25 Mars, une panique s’est emparée de la ville. En effet, une folle rumeur a fait le tour de la ville faisant état de deux éléments de la SELEKA tués après une altercation par la population du quartier SAIDOU dans le 2ème arrondissement de Bangui. En représailles, les éléments de la SELEKA auraient décidé de procéder à une fouille systématique maison par maison. Cette rumeur a provoqué l’exode de plusieurs hommes. Elle a entrainé la mort par noyade à Bimbo dans l’Ombella MPOKO d’au moins une trentaine de personnes fuyant les supposées actions de représailles des éléments de la SELEKA.

 

Par ailleurs, des informations concordantes font état des exactions commises par certains éléments de la garde présidentielle dans leur fuite au niveau dans la Lobaye, la Mambéré Kadéi et la Sangha Mbaéré. Ils auraient procédé à des pillages de véhicules, des groupes électrogènes et autres et à des extorsions de fonds des sociétés forestières. Des cas de violences sexuelles auraient été signalés dans la

Sangha Mbaéré.

 

III-Analyse de la période de transition

 

Le coup d’Etat qui a été perpétré le dimanche 24 mars 2013 en RCA ouvre une période de transition politique pleine d’interrogations légitimes. Les nouvelles autorités envoient des signaux contradictoires sur la période de la transition. Dans sa première adresse à la Nation le mardi 26 Mars, le chef de l’Etat s’est engagé à respecter les accords de Libreville. Il a promulgué les Actes constitutionnels le 26 Mars 2013, après avoir suspendu la Constitution du 27 Décembre 2004 puis reconduit dans ses fonctions Maitre Nicolas TIANGAYE comme Premier Ministre.


Plusieurs questions de fond demeurent sans réponses claires de la part des nouvelles autorités. Sachant que la Constitution a été suspendue, quelle est la validité des accords de Libreville ? Quel rôle devra jouer la Coalition SELEKA désormais ? Quel est le calendrier de la période de transition ? Revient-il au Premier Ministre et à la Coalition SELEKA de définir la taille et le profil des futurs membres du

Gouvernement ?

 

IV-Recommandations.

 

Au regard de ce qui précède les organisations de la société civile recommandent

instamment:

1. La convocation dans les meilleurs délais d’une rencontre entre centrafricains pour

définir les contours de la transition;

2. La nomination des personnalités dans les organes de transition sur des critères

privilégiant la question du genre, de la compétence, de la probité morale et de

l’équilibre géopolitique du pays ;

3. La constitution d’un fonds d’indemnisation des victimes des violences armées ;

4. Le démarrage dans les meilleurs délais du programme désarmement, démobilisation

et réinsertion en veillant sur l’implication et la participation effective des

organisations de la société civile à ce programme ;

5. La poursuite de tous les présumés auteurs des violations des droits humains et

d’actes de pillages dans un esprit d’une justice juste, équitable et non celle des

vainqueurs ;

6. La mise en place des organes de transition dans un esprit consensuel;

7. Le rétablissement de la libre circulation des personnes et des biens ainsi que de la

communication sur l’ensemble du territoire national;

8. La sécurisation effective des personnes et des biens sur l’ensemble du territoire

national ;

9. Le redéploiement des services sociaux de base sur l’ensemble du territoire national.

 

Fait à Bangui, le 30 Mars 2013

 

Ont signé :

 

- ACAT Centrafrique.

Maitre Guy Antoine DANGAVO

- Coalition Centrafricaine pour la Cour Pénale Internationale.

Maitre Bruno Hyacinthe GBIEGBA

- Cercle de Recherches et d’Education par les Arts.

Gervais LAKOSSO

- Enfants sans Frontière.

Brice Kévin KAKPAYEN

- GERDDES/ Centrafrique

Godefroy MOKAMANEDE

- Mouvement pour la Démocratie et la Défense de l’Action Humanitaire

Adolphe NGOUYOMBO

- Réseau des Femmes Croyantes Médiatrices de la Paix

Mme Valérie Blandine TANGA

- Réseau des Journalistes pour les Droits de l’Homme

Thierry KHONDE BALANDEGUE

- Réseau des ONG des Droits de l’Homme

Maitre Marie Edith DOUZIMA

- Observatoire National des Elections

Fulgence ZENETH

- Observatoire Centrafricain des Droits de l’Homme

Maitre Mathias Barthélémy MOROUBA

- Observatoire de la Promotion de l’Etat de Droit et de la Démocratie

Lucien YALIKI

- Organisation des Femmes Centrafricaines

Mme Marguerite KOFFIO

 

 

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31 mars 2013 7 31 /03 /mars /2013 10:17

 

 

 

Michel-Djotodia-2.jpg

 

 

par Ange Aboa

 

BANGUI 30-03-2013 à 19h20   (Reuters) - Michel Djotodia, qui a pris le pouvoir le 24 mars à Bangui à l'issue d'une offensive militaire éclair des rebelles du Séléka, a exclu samedi tout acte de représailles contre ses adversaires et exhorté ses compatriotes qui se sont enfuis à l'étranger à revenir au pays.

 

"Je lance un appel patriotique et fraternel à nos compatriotes, qui ont choisi le chemin de l'exil, de rentrer", a déclaré cet ancien diplomate formé en Union soviétique.

 

"Il n'y aura aucune chasse aux sorcières parce que nous devons promouvoir la tolérance, le dialogue et le pardon", a-t-il lancé devant une foule de milliers de partisans enthousiastes réunis aux abords du palais présidentiel.

 

Alors que la vague de pillage s'est calmée à Bangui, Michel Djotodia a annoncé que ceux qui se rendraient coupables de tels actes seraient traduits devant les tribunaux.

 

Il a également demandé l'aide de la communauté internationale, et notamment de la France, l'ancienne puissance coloniale qui compte un petit contingent militaire en RCA chargé de la protection de la communauté française.

 

Le coup d'Etat contre le président François Bozizé a été condamné par la communauté internationale, et l'Union africaine a suspendu la Centrafrique de ses rangs et pris des sanctions à l'encontre de ses nouveaux dirigeants, y compris Michel Djotodia.

 

SOMMET REGIONAL AU TCHAD LE 3 AVRIL

 

Samedi, les Etats-Unis ont annoncé qu'ils ne reconnaîtraient pas le nouveau régime de Bangui et indiqué que pour eux, c'est le Premier ministre sortant, Nicolas Tiangaye, qui est le seul et authentique chef de l'exécutif centrafricain.

 

Pour les Américains et les Français, le Séléka doit mettre eu oeuvre l'accord de partage du pouvoir signé en janvier à Libreville. Cet accord, signé par les rebelles et le gouvernement de François Bozizé, prévoit une transition jusqu'au scrutin présidentiel de 2016 auquel le chef de l'Etat déchu n'était pas autorisé à se présenter.

 

"Nous condamnons fermement la prise illégitime du pouvoir par la force de l'alliance du Séléka, la proclamation de Michel Djotodia comme président et la suspension de la Constitution et de l'Assemblée nationale", a déclaré à la presse Victoria Nuland, porte-parole du département d'Etat.

 

La crise au Centrafrique sera au coeur du sommet extraordinaire de la Communauté économique des Etats d'Afrique centrale (CEEAC) prévu le 3 avril à N'Djamena à l'invitation du président tchadien Idriss Déby en présence du chef de l'Etat sud-africain Jacob Zuma. Treize militaires sud-africains ont péri lors de l'entrée des rebelles dans Bangui.


Michel Djotodia s'est engagé à agir selon l'esprit de l'accord passé dans la capitale gabonaise et a annoncé vendredi qu'il quitterait le pouvoir en 2016.


Samedi, une coalition de huit partis d'opposition, dont celui du Premier ministre, a rejeté la période de transition de trois ans proposée par Michel Djotodia et demandé de nouvelles discussions pour réviser l'accord de Libreville.


"Après nous être consultés, nous pensons qu'une transition de 18 mois serait raisonnable pour organiser de nouvelles élections démocratiques", a expliqué à Reuters le porte-parole du groupe, Edouard Koyambounou.

 

Jean-Loup Fiévet pour le service français

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30 mars 2013 6 30 /03 /mars /2013 01:08

Le nouveau maître de Bangui Michel Dotodja vient de faire ce 29 mars 2013, sa première apparition publique à la Mosquée centrale située dans le 3èmearrondissement de la capitale. Cette occasion a permis au leader des rebelles de la coalition Séléka de prendre part à la prière du vendredi en présence d’une immense foule des fidèles venus pour la circonstance.

 

Les reporters de Radio Ndeke Luka ont remarqué un important dispositif militaire dans cet arrondissement dominé par des opérateurs économiques de tous bords.

Le nouveau Chef d’Etat entend à travers cette sortie publique lancer un message de paix dans un pays en proie à de violentes crises militaro-politiques. Il s’est cependant abstenu de toute déclaration politique. « La maison de Dieu n’est pas un lieu indiquée pour parler de la politique. J’ai peur de faire de la politique à la mosquée pour ne pas mentir », a signifié Michel Djotodia arrivé au pouvoir par le coup de force il y’a 6 jours.

De son côté, dans une interview accordée à Radio Ndeke Luka, l’Archevêque de Bangui Mgr Dieudonné Nzapalaïnga, s’est exprimé en ces termes : « je lance un vibrant appel à tous ceux qui sont épris de l’esprit de démocratie, de respecter l’autrui, le respecter et surtout de ne pas oser tuer un Homme, car un être humain vient de Dieu et nous avons le droit de respecter la vie humaine sinon, on vous demandera des comptes au dernier jour. Il en est de même pour tous ceux qui continuent de piller, de détruire les biens des autres ».

Le prélat appelle également les nouvelles autorités du pays à respecter la laïcité de l’Etat centrafricain en respectant les limites entre politique et religion :

« Pas de confusion, pas d’amalgame en ce qui concerne la gestion de ce pays , ce pays est un pays laïc, tout ce qui est religieux, nous pouvons les gérer en privé, les gérer en dehors de la  partie Etat, voilà pourquoi je demande à ce que cela soit dit haut et fort que ce pays est un pays laïc et que nous devons privilégier  les lois qui sont républicaines ».

L’appel du retour à la paix en République centrafricaine a été également lancé dans les rangs de la Société civile. « Les derniers événements survenus dans le pays ont une fois de plus amplifié la dégradation des droits humains ». C’est ce qu’a fait savoir Fulgence ZENETH, SG de l’Observatoire centrafricain des Droits de l’Homme, OCDH. Il considère les multiples scènes de pillages et de destructions des biens pendant ce coup de force de Séléka comme une violation des droits de l’homme.

« Avant et pendant cette période, il ya eu des violations des Droits humains qui sont incontestables et incontestées. Les plus flagrantes que nous pouvons citer sont les destructions des biens, les pillages, les violences de tout genre tel que le manque d’accès à la santé, à l’éducation et à la communication. Tout cela constitue les plus flagrantes violations de droits qu’on peut énumérer aujourd’hui »

S’agissant de la marche de soutien au nouveau pouvoir de Bangui prévue demain dans la capitale, Fulgence ZENETH, affirme qu’il n’en est pas question. Il qualifie cette organisation de dissimulation et appelle le centrafricain à adopter un comportement raisonnable pour son devenir.

« La population et les autorités doivent être vigilantes  pour que les cas de transhumance qui marque et empoisonne la vie de notre pays cessent immédiatement. Les faux soutiens ne sont pas des soutiens de toujours. Ces appels à des marches ne sont pas des solutions aux problèmes des centrafricains. Leurs problèmes aujourd’hui sont : aller à l’école, communiquer librement avec l’arrière pays, la question du respect des lois, la question  de la lutte implacable contre l’impunité, voilà les vrais problèmes des centrafricains».

 

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30 mars 2013 6 30 /03 /mars /2013 01:00

dredi 29 mars 2013

RCA : Communiqué de presse du RDC France - Europe

 

 

 

 

Communiqué n°09

 

 

 

Le dimanche 24 mars 2013, la coalition rebelle dénommée SELEKA, s’est emparée par les armes du pouvoir politique, mettant fin aux dérives dictatoriales du président François Bozizé. Le chef des rebelles, Monsieur Michel  Djotodjia, s’est autoproclamé Président de la République.

 

Le bureau fédéral du Rassemblement Démocratique Centrafricain (RDC) France-Europe prend acte de cette nouvelle donne. Il déplore cependant la tournure dramatique des événements et le vandalisme immature caractérisé par les pillages, par le saccage des entreprises, par les violations massives et flagrantes des droits humains.

 

Le RDC appelle instamment les nouvelles autorités à prendre toutes  les dispositions  qui s’imposent dans le respect des droits pour arrêter ces dérives qui risquent à terme de compromettre les chances de réconciliation entre les citoyens de notre pays.

 

Le Rassemblement Démocratique Centrafricain reste fondamentalement attaché à son idéal de paix et de concorde nationale chères à notre Feu Président Fondateur, le Général d’Armée André KOLINGBA.

 

Dans un esprit de justice et d’équité, le RDC invite la coalition SELEKA à faire l’économie d’une inutile chasse aux sorcières, tentation toujours très grande en de telles circonstances, préjudiciable à la réconciliation nationale.

 

Le bureau de la Fédération RDC France-Europe se réjouit  de l’engagement du groupe SELEKA à respecter l’esprit des accords de Libreville du 11 Janvier 2013.

 

Le respect de l’esprit des accords de Libreville doit conduire le plus rapidement que possible  les différentes parties en présence à se réunir, sans attendre, autour d’une table ronde avec tous les partenaires et pays amis de la République Centrafricaine afin de définir d’un commun accord le cadre de la nouvelle gouvernance devant conduire aux élections législatives et présidentielles : la transition.

 

La fédération RDC France Europe saisit l’occasion pour remercier les Présidents de la CEEAC, et en particulier les Présidents Idriss DEBY ITNO du Tchad et Denis SASSOU NGUESSO du Congo pour leur implication personnelle et forte à la résolution des problèmes Centrafricains.

                                      

Fait à Paris le 28 Mars 2013

 

                                      Pour le Bureau Fédéral

 

                                     Le Professeur Raymond Max Siopathis

 

 

 

 

 

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RASSEMBLEMENT DEMOCRATIQUE

CENTRAFRICAIN

Fraternité – Travail – Progrès

 

BUREAU FEDERAL France-EUROPE

 

 

 

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