Désiré Zanga Kolingba a été élu par 99 pour contre 11. Ce dernier avait fait face à Catherine Samba Panza lors de l'élection passée où les conseillers nationaux ont élu la présidente de la transition.
Monsieur Désiré Kolingba, quelle est votre impression par rapport à ce congrès qui vient de se dérouler, à l’issue duquel vous êtes élu président du RDC ?
Désiré Zanga Kolingba : Ce qui vient de se réaliser est historique parce que ce congrès se tient à un moment précis. Après tout le saccage de notre pays, il est temps que nous nous arrangions en bon ordre pour pouvoir sortir ce pays de l’ornière.
C’est le premier pas que nous venons de franchir en mettant de l’ordre dans notre parti, le Rassemblement Démocratique Centrafricain (RDC). C’est un jour historique et un moment bien précis dans la vie de notre parti. Cette opportunité nous a permis de regarder dans le passé et surtout nous permet de regarder vers l’avenir. Le congrès s’est bien passé, dans le calme.
Comme vous le dites, c’est une très lourde responsabilité que nous endossons aujourd’hui, mais avec l’aide de mes frères et sœurs du parti, nous allons maintenant nous préparer à assumer nos responsabilités c'est-à-dire à nous préparer pour les prochaines échéances.
Vous venez de prendre la destinée de ce grand parti en main. Quelle est votre vision ?
Je devrais dire d’abord que nous avons vécu un moment extrêmement difficile où l’homme a été désacralisé et chosifié, ce qui est inédit dans notre pays. Mais c’est également un moment où nous avons appris pour que demain nous puissions nous consacrer totalement à l’homme qu’il faut. Il a fallu peut-être passer par ce chemin.
Le RDC est un parti de paix. Nous avons toujours prôné la paix. Je pense que l’expérience de ce que nous avons vécu atteste de l’importance de la paix. Aujourd’hui, nous en avons pris conscience et nous devons nous tourner résolument vers l’avenir pour que nous puissions le construire. Pour cela, il va falloir créer un espace où il fait bon vivre pour notre jeunesse qui doit se préparer pour prendre le relais. Il nous appartient à nous autres aujourd’hui, de prendre notre responsabilité pour préparer le passage de témoin.
Quel est le message que vous avez à lancer à l’endroit de la population qui a été longtemps meurtrie par la crise qu’a connue le pays ?
J’ai un message d’espoir. Parce que, ce que nous avons traversé comme tragédie est en train de se dissiper. Mais, beaucoup reste à faire. Et nous avons un grand espoir parce que nous sommes aidés pour cela, par la solidarité internationale. Les pays du monde venus à notre secours nous aident aujourd’hui petit à petit, graduellement à sortir de l’ornière. Donc, nous devons rester optimistes quand à l’avenir.
Pour nos compatriotes, nous demandons seulement de la patience mais surtout de se ressaisir pour que nous puissions réintégrer la conscience collective centrafricaine qui prône surtout la paix, l’hospitalité de sorte que notre pays puisse retrouver la solidarité commune que nous avons toujours connue. Voilà donc, ce que je peux dire pour l’instant.
Il est à noter que durant ces trois jours de travaux ont permis à ce grand parti de Centrafrique de jeter des bases nouvelles.
Pour la petite histoire, parti unique en sa création en février 1987, le RDC a su opérer une mutation fondamentale avec la démocratie pluraliste. D’autres partis politiques ont fait leur apparition. Dans ce contexte, le RDC ne peut plus prétendre être le seul maître à bord bien que le combat est devenu plus difficile et même ardu, ce grand parti a fortement résisté aux aléas de l’histoire.