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21 janvier 2013 1 21 /01 /janvier /2013 18:45
Lundi 21 janvier 2013

 

 

 

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Tiangaye interrogé par la presse

 

 

Nicolas Tiangaye: «J'ai une mission à accomplir»


Par Christophe Boisbouvier   RFI  lundi 21 janvier 2013

 

En Centrafrique, il porte les espoirs de millions de gens. Le célèbre avocat et défenseur des droits de l'homme Nicolas Tiangaye a été nommé Premier ministre, jeudi 17 janvier 2013, au terme des accords de Libreville entre le pouvoir et la rébellion de la Seleka. Il lui reste à former un gouvernement et surtout à conduire une transition d'un an jusqu'aux législatives.

 

Après 35 ans de combat pour la démocratie et les droits de l’homme, vous voilà Premier ministre. Est-ce un aboutissement ?


Il ne s’agit pas d’un combat personnel. Le pays est confronté à une crise et j’ai donc décidé d’accomplir une mission. C’est comme cela que je perçois les choses et non pas à titre personnel, mais en termes de sacerdoce pour un pays.


Ces dernières années, vous vous êtes opposé à un troisième mandat du président François Bozizé. Du coup, celui-ci a tout fait pour vous empêcher d’être élu à l’Assemblée nationale. Est-ce que la cohabitation entre vous deux ne va pas être difficile ?


Je suis investie d’une mission d’Etat et je m’attacherai peu aux considérations personnelles qui passent au second plan par rapport aux intérêts de mon pays.


Mais tout de même ces derniers jours, François Bozizé a encore joué la montre dans l’espoir que la belle unanimité sur votre nom se fissure. Est-ce que vous allez pouvoir travailler ensemble ?


Nous avons intérêt, lui et moi, à travailler dans l’intérêt du peuple centrafricain. Des accords ont été signés à Libreville. Il appartient donc à tous les acteurs politiques et sociaux de respecter nos engagements et nos signatures.


En parlant de vous, le président Bozizé a eu ce mot : « Il sera au pied du mur, là où on voit le maçon », allusion à la franc-maçonnerie à laquelle vous appartenez tous les deux. Est-ce que vous travaillerez tous les deux dans un esprit de solidarité maçonnique ?


Non, la question des convictions philosophiques mérite d’être écartée de ce débat. Il s’agit ici d’une question politique et, de ce point de vue, le gouvernement qui est constitué est un gouvernement d’union nationale. Ce n’est pas un gouvernement de Tiangaye ou bien de gens qui appartiennent à une certaine confrérie. Il appartient à toutes les forces politiques et sociales du pays de se battre pour sortir le pays de la crise. Parce que nous sommes au bord du gouffre.


Parmi les trente membres du futur gouvernement, François Bozizé réclame 20 postes pour sa mouvance et pour ses alliés de l’ex-rébellion et de la société civile. Est-ce que vous êtes d’accord ?


Dans aucun pays du monde, on a formé un gouvernement sur la place publique. Je vais entamer des négociations avec les différents acteurs, et puis on avisera.


Est-ce que les rebelles de la Seleka auront bien le portefeuille de la Défense ?


Cela a été décidé au sommet de Libreville.


Est-ce que ce sera Michel Michel Am Nondroko Djotodia ?


C’est à eux de choisir leur représentant.


A qui reviendront les autres ministères de souveraineté ?


Je vais commencer les consultations, puis nous déciderons d’un commun accord de la formation d’un gouvernement qui tient compte de plusieurs facteurs dont le facteur équilibre entre les cinq composantes qui doivent faire partie de ce gouvernement.


Vous avez été choisi par l’opposition politique et accepté par la Seleka. Ne craignez-vous pas d’être l’otage de ces deux mouvances ?


Je ne suis l’otage de personne. Je suis le Premier ministre d’un gouvernement d’union nationale. Je ne suis pas le Premier ministre venu de l’opposition, ni de la Seleka et encore moins d’autres forces politiques qui font partie de ce gouvernement.


Au terme des accords de Libreville, vous allez conduire une transition d’un an. Quelle va être votre priorité ?


La pacification, la sécurisation du territoire national sont la priorité numéro un.


Des législatives dans un an comme le prévoit les accords de Libreville, franchement, est-ce que c’est possible ?


Dans le document initial, il nous a été proposé de limiter la durée de la transition à un an et, sur l’intervention de la délégation de l’opposition démocratique, nous avons fait valoir que ce n’était pas réaliste. C’est pour cette raison que dans l’accord politique, cette durée de 12 mois est renouvelable.


En prenant la primature, vous avez accepté de ne pas être candidat à la prochaine élection présidentielle en 2016, est-ce que cela veut dire qu’à 56 ans vous renoncez à toute ambition présidentielle ?


Ce n’est qu’une étape dans ma vie politique. J’ai pris cette gouvernance parce que le pays était confronté à une situation particulière, qu’il fallait que je fasse le sacrifice. Et je considère cette mission comme un sacerdoce dans l’intérêt supérieur de la nation.


De nombreuses fois dans votre carrière, vous avez eu des propositions pour être ministre, à chaque fois vous avez refusé. Pourquoi, cette fois-ci, avez-vous accepté ?


Plusieurs fois évidemment, j’ai refusé, j’ai renoncé ou j’ai décliné des offres d’être ministre ou même Premier ministre puisqu'il m’a été proposé en 1996 d’être Premier ministre et j’ai décliné parce que j’étais à l’époque président de la Ligue des droits de l’homme et j’avais estimé que je ne pouvais pas sacrifier cette lutte que je menais sur le terrain la société civile pour des causes politiques. Aujourd’hui, je suis un homme politique, j’ai un parti politique. Et le couronnement de toute lutte, c’est l’exercice du pouvoir de l’Etat et je ne peux plus fuir devant mes responsabilités.

 

NDLR:<<Je ne suis l’otage de personne. Je suis le Premier ministre d’un gouvernement d’union nationale. Je ne suis pas le Premier ministre venu de l’opposition, ni de la Seleka et encore moins d’autres forces politiques qui font partie de ce gouvernement.>>DIXIT TCHANGAYE  A méditer

 

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