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23 janvier 2014 4 23 /01 /janvier /2014 23:29

Marielle Debos «La Centrafrique souffre des ingérences»

Par R. M.-humanite.fr - 22/01/2014
Marielle Debos, maître de conférences en science politique à l’université Paris Ouest-Nanterre, elle auteur de «Le métier des armes au Tchad»

 

La désignation de Catherine Samba-Panza comme présidente de transition peut-elle suffire à faire refluer les violences en Centrafrique?
Une personne ne peut, seule, dégager une issue à ce conflit. Michel Djotodia (qui avait été installé au pouvoir en mars 2013 par la rébellion Séléka –NDLR) a été accusé d’incompétence. Il a certes accumulé les erreurs politiques, mais cette crise ne peut s’expliquer par les choix d’un seul homme. La présidente de transition devra apparaître comme impartiale et capable de restaurer le dialogue entre les parties en conflit. La désignation d’une femme qui n’a pas été impliquée dans les conflits politico-militaires est un changement positif.

 

 
© france24.com 
Mme Marielle Debos est Maître de conférences à l’université de Nanterre, chercheuse au CNRS

Pourquoi les précédents accords politiques 
de Libreville et de N’Djamena ont-ils échoué?
Le président alors en exercice, François Bozizé, n’avait pas la volonté de mettre en œuvre les dispositions prévues par ces accords. Aujourd’hui, on ne peut pas revenir en arrière. Il faudra prendre en considération tout ce qui a changé depuis un an.

La France est très impliquée dans la définition 
du calendrier et des autorités de transition. 
Quel rôle jouent les pays voisins ?
Depuis très longtemps, la Centrafrique souffre des ingérences de ses voisins. Ce sont eux qui ont imposé la démission du président par intérim, Michel Djotodia, et de son premier ministre, Nicolas Tiangaye. Ce qui est frappant, c’est que ces démissions ont été entérinées lors du dernier sommet des États d’Afrique centrale à N’Djamena, et non pas à Bangui, ce qui montre bien le poids des États de la région et celui de la France, présente à ce sommet. On ne se soucie même pas d’avoir une mise en scène laissant croire que ce sont les Centrafricains eux-mêmes qui prennent les décisions. Or, il faut que les Centrafricains puissent maîtriser les choix politiques dans leur propre pays.


 

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