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3 novembre 2013 7 03 /11 /novembre /2013 10:40

LU POUR VOUS: INTERVIEW DU FRERE EMILE GROS RAYMOND NAKOMBO AU JOURNAL L’ HIRONDELLE DE BANGUI

RDC NAKO

1. Sept mois après le renversement du Général François BOZIZE, que vous inspire la situation du pays ?

EGRN : Il n’est un secret pour personne que la République Centrafricaine est un état-failli. C’est tragique. Ne nous voilons pas la figure. Aujourd’hui, la situation demeure toujours difficile et nous avons encore des épreuves à surmonter. Des milliers d’armes et d’hommes circulent en dehors des chaînes de commandement et de contrôle, une campagne agricole compromise, des centaines de milliers de déplacés internes et des milliers d’autres dans les pays voisins, une prise en charge médicale handicapée par les pillages et les ruptures de stock, un taux de croissance estimé pour 2013 entre -14% et -20%. Tous les ingrédients d’une situation difficile sont ici réunis. 

2. Quels sont les responsables selon vous ?

EGRN : Et selon vous ?

Allons droit au but : à titre principal, ce sont, à différents degrés, ceux qui ont présidé aux destinées de notre pays ces vingt dernières années.

Ils ont confisqué la parole, favorisé l’intrusion de mercenaires sans foi ni loi dans le pays, orienté la RCA dans une voie sans issue outre le fait qu’ils ont géré de manière calamiteuse les ressources du pays, humaines notamment

Aux commandes, ils ont toujours cherché la responsabilité de l’extérieur dans nos souffrances au lieu de s’interroger sur la nôtre. À un moment, c’était la France qui serait là pour nos misères. Sa chancellerie fut caillassée par des personnes instrumentalisées et ses ressortissants agressés. Aujourd’hui, c’est cette même France que l’on appelle au secours !

3. Pensez-vous que la résolution 2121 du Conseil de Sécurité et le récent Sommet de la CEEAC de N’Djamena consacré à la crise centrafricaine permettront de stabiliser et de pacifier le pays?

EGRN : Il s’agit de cadres en vue d’une sortie de crise. Il reste à marquer le panier, si je puis user d’une expression empruntée au Basket. L’urgence et le Sérieux commencent maintenant et non après l’élection du nouveau Président. C’est l’unique voie pour nous assurer d’un lendemain meilleur.

4. Depuis l’éloignement de Bangui du Général Assimeh, de nombreuses voix se sont élevées pour exiger son jugement. Êtes-vous du même avis ?

EGRN : Ce qu’il s’agit de juger, ce sont tous les responsables des atteintes aux droits de l’Homme et du citoyen constatées dans notre pays pendant ces dernières années et plus si le droit l’autorise.

Il conviendra de recourir aux instruments juridiques existants complétés éventuellement par d’autres s’il le faut. C’est à ce prix que nous recouvrirons une paix sociale effective. Celui dont vous parlez est un cas parmi tant d’autres à l’échelle de notre pays car les victimes sont dans toutes nos régions.

5. La presse a fait écho ses derniers temps de tractations au sein du Collectif de l’Ex opposition démocratique. Selon ceux-ci, il s’agirait du choix d’un candidat unique issu de ce bloc. Qu’en pensez-vous ?

EGRN : J’avoue ne pas être au fait de l’actualité que vous évoquez. L’essentiel est pourtant ailleurs. Il faut doter le pays d’institutions solides. Cela vaut mieux que se préoccuper de l’introuvable homme providentiel. C’est l’unique voie vers la souveraineté du pays.

Il est grand temps que nous nous attelons à corriger les irrégularités et combler le manque de vision que nous avons de nous et de notre place dans le concert des nations. Car nous continuerons toujours à subir les desiderata des autres si nous ne nous prenons pas en charge. « La main qui donne est toujours au-dessus de celle qui reçoit »dit un dicton africain.

6. Il y a un mois, le Rassemblement Démocratique Centrafricain votre parti tenait la session 2013 de son Comité Directeur. A cette occasion vous avez déclaré dans un discours à l’endroit des membres de votre parti : « Croire dans la République, dans la Paix, dans la sécurité, dans la réconciliation, dans la laïcité, dans la démocratie… Oui croire que la République Centrafricaine renaîtra de ses cendres…Je crois que nous pouvons restaurer la République, ramener la paix et la sécurité, relancer l’économie et sauver le peuple. » Vos propos ressemblent à un discours de politique générale. Est-ce à dire que vous êtes déjà en campagne ?

EGRN : Vous avez dit : « …le Rassemblement Démocratique Centrafricain votre parti… » Nuance, le RDC, parti auquel j’appartiens car c’est un Parti d’HOMMES et non le parti d’un seul HOMME. Et ce sont les valeurs du RDC qui sont exprimées ici par ma voix. La campagne a commencé avant-hier, hier, elle continue aujourd’hui et demain. Faire de la politique c’est vivre au quotidien en corrélation avec le passé pour projeter le futur. En un mot c’est vivre en harmonie avec les autres et son environnement.

Les politiques ont échoué parce qu’ils vivent à l’approche des élections. Nos formations politiques doivent se préoccuper à façonner des Hommes d’État qui ont le souci de l’Intérêt général et non des hommes politiques qui n’ont que pour préoccupations leurs familles, leurs partisans, leurs bourses etc…tel est le sens des propos rapportés car c’est cela le Rassemblement Démocratique Centrafricain.

7. Pouvez-vous nous dire si vous serez candidat à la présidentielle de Février 2015 ?

EGRN : La désignation d’un éventuel candidat aux élections présidentielles ou autres n’est pas une obsession au Rassemblement Démocratique Centrafricain. Je peux vous le dire sans risque d’erreur. Il est un temps pour chaque chose.

Ce qui nous tient à cœur au RDC, c’est instaurer à nouveau les valeurs républicaines dans un Centrafrique souverain afin que les Centrafricains et tous ceux qui résident en Centrafrique vivent mieux, vivent bien. C’est la mission confiée au parti par la dernière session du Comité Directeur.

Pour nous au RDC, faire de la politique c’est cela : faire que les gens vivent et s’épanouissent du mieux possible.

J’ai eu l’insigne honneur de porter le projet du RDC aux présidentielles de 2011, c’était SEWA OKO. Lourde tâche. Le projet devance l’homme ; la formulation du projet devance la désignation de l’homme et nous y travaillons.

Je vous assure que cette question de candidature me met mal à l’aise à chaque fois qu’on m’interpelle dessus : comment annoncer à des gens meurtris, affamés, malades, brimés, réfugiés, déplacés, en brousse…etc. que les élections arrivent, qu’on est candidat et attend d’eux du soutien sans leur apporter une solution aux difficultés qu’ils vivent à chaque minute. C’est du sadisme, je dirai même plus, un crime politique. La PRIORITE DES PRIORITES pour les politiques, les religieux, la Société Civile, bref, pour Nous Tous, devrait se focaliser autour des problèmes des Centrafricains. On a comme impression qu’aller aux élections est la formule magique de sortie de crise. Quelle est cette erreur politique d’affirmer qu’il faut aller coûte que coûte aux élections en marginalisant la transition qui devrait plutôt être une période charnière entre la mal gouvernance jadis décriée par tous et la nouvelle ère à la suite des élections. Que faisons-nous aujourd’hui pour assainir la situation de notre pays et améliorer les conditions d’existences de nos populations ?

8. On vous prête l’intention de postuler à la Présidence du Rassemblement Démocratique Centrafricain lors de son 4ème Congrès Ordinaire en janvier 2014 pour succéder à Louis Pierre GAMBA qui a récemment déclaré ne pas se représenter. Une sorte de Prélude à votre déclaration de candidature à la Présidentielle, confirmez-vous cela?

EGRN: C’est à ma si petite personne que l’on prête autant ! On ne prête qu’aux riches dit le proverbe ; je ne me savais pas nanti à ce point !

Vous me donnez l’occasion de rendre un hommage public et appuyé au président Gamba qui a porté le Rassemblement Démocratique Centrafricain comme le géant Atlas portait le globe terrestre.

Pour l’avenir, le RDC saura se choisir des dirigeants à la hauteur des nécessités de l’heure dans la lignée de ceux d’hier, les Kolingba, Gamba, Ngoupandé, Mabingui, Pampali, Lakouéténé, Langandji, Salao, Koyaméné, Goloumo, Kangabet etc.

9. Comment voyez-vous l’avenir de la RCA ?

EGRN: Je vois un pays pacifié et sécurisé, un peuple réconcilié, une économie et une agriculture relancées, un pays en progrès constant et une culture qui rayonne. Pour vivre ce Centrafrique, nous sommes condamnés à réussir cette transition en posant les bases de ce nouveau pays qui n’est pas maudit et qui n’attend que du sérieux de la part de ses enfants pour s’élever. Il est à reconstruire et il sera par nous, si nous le voulons !

 

NDLR: Depuis que bureau politique du RDC soutient le couple Tiangaye/Ziguélé, il  est incapable de montrer du doigt les vrais auteurs du massacre de notre peuple

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