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9 janvier 2013 3 09 /01 /janvier /2013 22:31
Mercredi 9 janvier 2013

 

 

 

 

Lévy Yakité

 

 

Bangui, 9 janv 13 (CAP) – Incroyable mais vrai. Alors que les négociations de Libreville viennent à peine de débuter ce matin, on apprend avec stupeur que deux des membres de la délégation boziziste, à savoir le cher de la milice bozizéenne COCORA, Lévy Yakité et le très zélé boziziste DG de la presse présidentielle Zama Javan Papa, qui se trouvent aussi à Libreville dans le cadre des manoeuvres de manipulation de Bozizé qui a payé le transport à plusieurs dizaines de partisans à lui pour aller foutre la merde à Libreville, interviennent en direct sur les antennes de radio Centrafrique devenue radio « milles collines » pour haranguer leurs ouailles à Bangui et leur ordonner de faire telles ou telle chose.

 

Ils tiennent Me Tiangaye pour celui qui aurait vendu et mis le feu au pays. Dans le direct depuis Libreville, ils font défiler à l'antenne Willybiro Sako, Louis Oguéré, Gina Sanzé, et MmeAnnette Aoudou Paco notamment pour leur décrire l'ambiance des négociations. Ces intervenants sont questionnés aussi sur l'attitude du Ministre des affaires étrangères du Congo Brazzaville Basile Ikouébé qui dirige la réunion et les discussions. L'opposition démocratique est accusée par ces partisans de Bozizé d'aplatissement devant la rébellion de Séléka et  désignée comme la responsable de tout ce qui ne va pas dans ce pays. 

 

C’est ainsi que ces deux énergumènes décrètent aussi qu'à partir de demain, c'est jour fériés en RCA jusqu'au retour de Libreville de Bozizé et que tout le monde doit se rendre pour un sit-in et jeûner Place de la République au PK 0. C'est  après avoir su que dans son exposé devant les ministres de la médiation de la CEEAC, Me Nicolas Tiangaye chef de la délégation de l’opposition à Libreville a exigé la démission de Bozizé, la dissolution de l'assemblée nationale et du gouvernement conformément à ce qui figure dans les propositions de sortie de crise formulées par l’opposition dans son document remis à la médiation à l’appui de son mémorandum, auraient suggéré à leurs miliciens à Bangui d’aller détruire le domicile de Me Tiangaye. Ils demandent également aux jeunes scolaires de ne pas aller à l'école mais de prendre part à la fameuse marche qu'ils organisent demain 10 janvier en soutien à Bozizé. 


Voilà les méthodes très « démocratiques » pour ne pas dire carrément fascisantes de la bozizie. Alors qu’un véritable consensus se dégage entre Séléka et l’opposition démocratique pour exiger la démission de Bozizé, ce dernier ainsi que ses partisans voient rouge et tentent désespérément de résister par la force et d’intimider tous ceux qui osent simplement poser le problème. A leur entendement, c’est une question tabou que nul ne doit aborder. Lors de sa conférence de presse hier au Palais de la Renaissance, Bozizé a osé déclarer : « Je suis élu pour la seconde fois à plus de 70 %, je suis là et c’est tout. ! » Voilà qui a le mérite de la clarté.

 

Bozizé et ses partisans font semblant d’ignorer qu’ils ont volé les dernières élections présidentielles et législatives et qu’ils n’ont aucune légitimité dès lors. C’est leur hold-up électoral qui a entraîné la composition monocolore de l’actuelle assemblée nationale où la famille de Bozizé a fait également une entrée massive. C’est cette inadmissible situation qui a conduit le pays dans le blocage dans lequel il se trouve à présent et qui a occasionné entre autres motifs le déclenchement de la rébellion de Séléka. Mais la lecture de Bozizé est tout autre. Tant pis pour lui.   

NDLR: Chaque chose a  une fin

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