5, square Jacques Amyot RNA :W 771009635 du 06/06/12 77100 Meaux Journal Officiel 01524 du 16/06/12 Tél : 09 51 27 50 98 SIREN 752 933 390 du 24/07/12 Courriel: interocher@yahoo.fr SIRET 752 390 00011 du 24/07/12 DECLARATION/024/ACD/PR CONDAMNANT LA CREATION DE MOUVEMENTS ARMES A CARACTERE TRIBAL
EN CENTRAFRIQUE
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L’ASSOCIATION CENTRAFRIQUE DEMAIN(ACD) est affligée par des communiqués créant successivement les mouvements :
-AUTODEFENSE DES GBAYAS DE L’EGLISE DU CHRISTIANISME CELESTE(MADGECC) ; -FRONT POUR LA LIBERATION ET L’INDEPENDANCE DE LA SANGHA MBAERE (FLISM) et récemment : -UNION DES BANDAS DE BAMBARI ET BRIA(UBB). -PATRIOTES ZANDES D’OBO (PZO) ; -RASSEMBLEMENT OUBANGUIEN YAKOMA(ROY).
L’héritage de l’unité nationale chèrement acquise par défunt BARTELEMY BOGANDA, Président Fondateur de la République Centrafricaine étant à préserver, l’ACD condamne d’emblée très fermement cet esprit de division, de balkanisation du pays, de nature à mettre définitivement en péril la cohésion nationale déjà suffisamment ébranlée par la crise actuelle depuis son début.
L’ACD exhorte les Centrafricains à éviter d’ajouter une crise à une autre avec des conséquences qu’ils ne peuvent ni mesurer, encore moins maîtriser. Elle rappelle qu’aucun pays dans le monde n’a échappé à la crise avant de se remettre debout, même à des degrés différents et que ce qui se passe en Centrafrique n’est nullement une fatalité.
L’ACD estime tout d’abord que les Centrafricains ont manqué d’unité face à leur destin, d’amour les uns envers les autres, de compassion, de solidarité, ce qui a naturellement été à l’origine des crises à répétition dont celle actuelle.
Chacun devrait tout d’abord réfléchir sur le rôle négatif qu’il a joué dans la société, faire preuve de repentance sincère devant Dieu, car la vie d’une nation est exactement comme celle d’un homme.
L’Eglise Catholique victime des pillages et d’exactions n’a pas prôné l’usage des armes contre les éléments incontrôlés de SELEKA, mais a au contraire tout basé sur l’amour. Ne renferme-t-elle pas de Gbayas, Pygmées, Bandas, Zandés, Yakomas ?
Les Eglises Evangéliques qui ont connu la même situation n’ont pas non plus prôné la violence. Ne sont-elles pas composées de Gbayas, Pygmés, Bandas, Zandés, Yakomas ?
Si les Gbayas, Pygmés, Zandés, Bandas et Yakomas doivent se mettre ensemble pour combattre le djiad, plusieurs questions pourraient se poser parmi lesquelles :
1°Les autres tribus non citées, non armées seraient-elles dans ce cas à combattre également ?
2° Comment des djiadistes à combattre par les armes seront-ils distingués des Musulmans qui ont toujours vécu en parfaite harmonie avec les Chrétiens depuis des décennies ?
3°Considérera-t-on un Musulman quelconque comme étant un djiadiste ?
4° Dans quelle famille chrétienne en Centrafrique n’y a-t-il pas une présence musulmane par des liens d’alliance, par le brassage?
5° Allons-nous combattre subitement nos neveux, cousins, oncles, bref parents musulmans parce qu’ils sont devenus subitement des djiadistes ?
Les Musulmans font partie intégrante de la société centrafricaine au même titre que les Chrétiens et les Centrafricains doivent s’efforcer à le savoir. . S’unir pour les combattre sous ce prétexte reviendrait à ébranler considérablement l’unité nationale. De la même manière les Chrétiens n’ont pas à souffrir de quelques conspiration que ce soit des Musulmans parce qu’ils sont au pouvoir. C’est tout simplement cette prise de conscience et ce principe qui devraient prévaloir de part et d’autre pour notre cohabitation séculaire et harmonieuse habituelle.
Aussi, l’ACD condamne vivement toute réflexion qui se fait sur des bases tribales car constituant un véritable danger pour l’unité et la paix en Centrafrique.
Elle encourage vivement les Centrafricains à apprendre à personnaliser les responsabilités par rapport à des individus au lieu de la généraliser à des groupes ethniques, religieux ou familiaux.
Ainsi par exemple, les Ngbakas n’ont pas à être responsables de la gestion négative de BOKASSA, les Yakomas de celle du défunt Président KOLINGBA, les Kabas de celle du défunt Président PATASSE , les Gbayas de celle de l’ancien Président BOZIZE et demain les Goulas ou musulmans de celle du Président DJOTODJIA.
De la même manière que tous les membres appartenant aux ethnies respectives de ces Chefs d’Etat n’ont pas bénéficié des avantages de leurs pouvoirs, de la même manière les conséquences de leur gestion bonne ou mauvaise les touchent également parmi tous les autres Centrafricains sans exception.
Dans un Etat de droit, les responsabilités sont personnelles, ce qui revient très clairement à dire que seuls des individus responsables de certains actes sont à indexer pour être poursuivis, mais pas sur la base de leur appartenance ethniques ou religieuse. C’est de cette manière que la cohésion nationale peut être préservée
La coalition SELEKA est victime des conséquences de son propre manque de maîtrise sur des éléments ayant rejoint ses rangs pendant sa marche, notamment des braconniers, coupeurs de route, anciens rebelles de Baba Ladé, ayant accouru, attirés par « l’El dorado », des braqueurs, criminels de droit commun libérés des différentes prisons du pays, des délinquants et jeunes sans emploi. A tout cet ensemble d’individus armés se sont ajoutés bien évidemment des éléments armés des milices de l’ancien régime. La sécurité du pays, notamment de la capitale a littéralement explosé créant la situation que tout le monde déplore.
Cependant les efforts en cours tendent à la normalisation de la sécurité dans le pays, surtout avec l’arrivée prochaine d’un renfort conséquent de la FOMAC. Il serait totalement incompréhensible que pendant ce moment précis des mouvements créés sur des bases tribales alimentent une tension armée dont les victimes seraient encore l’innocente population civile sans défense.
Pour que la République centrafricaine bascule dans le djiad, plusieurs étapes sont à franchir, même s’il est vrai que des éléments incontrôlés se sont attaqués à des lieux de culte chrétiens.
La première étape serait la modification de la constitution qui confère habituellement un caractère laïc à la République Centrafricaine. . Cela ne pourrait intervenir qu’avec la décision ainsi que la responsabilité du gouvernement et du Conseil National de Transition ;
La seconde étape serait la suppression brutale de la liberté de conscience dans un pays ou 95°/° sont chrétiens ;
La troisième étape serait l’acceptation du djiad par les Centrafricains eux-mêmes.
Dans un Etat de droit comme le nôtre, on agit en faisant insérer ses idées selon le cas dans la constitution ou la loi notamment et non par les armes.
Le sang a suffisamment coulé depuis ces dernières décennies dans le pays qui recule d’année en année et tout doit être mis en œuvre pour y mettre fin définitivement.
Fait à Paris le 07 mai 2013
Le Président
Emmanuel Olivier GABIRAULT