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30 mai 2014 5 30 /05 /mai /2014 19:48

NDLR: c'est l'occasion pour les politiques s'il en reste encore à Bangui de prendre la tête des manifestations au lieu de se planquer et faire des communiqué de condamnation

CENTRAFRIQUE : BANGUI DANS LA RUE, LA RÉVOLUTION SE DESSINE?

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Dans tous les arrondissements de la ville de Bangui, la situation est la même. Pas de circulation, des barricades sont érigées par les manifestants, femmes, enfants, jeunes, hommes dont la plupart sont à moitié nus, exprimant le ras-le-bol et le mutisme des autorités, voire des forces internationales face aux massacres des populations par les groupes armés du KM5 à Bangui. Des foules en colère manifestent et dénoncent aussi le manque de volonté des forces internationales dont la Sangaris et la MISCA à procéder aux désarmements des groupes armés dans les quartiers du KM5. Ce soulèvement de la population très particulière, montre une autre face de la crise en Centrafrique.

 Un peu partout on lit sur des cartons des écrits qui expriment la colère contre les forces internationales, les autorités de transition et toute la communauté internationale. Toutes ces entités ne se donnent plus la peine de mettre en application les résolutions du Conseil de Sécurité des Nations Unies qui consistent à désarmer de forces tous les miliciens et surtout tous les ex-rebelles de la Séléka.

« Mme Samba démission, MISCA burundaise partez, Sangaris dehors! » tels sont les messages que font passer à l’heure où nous mettons sous presse, les centrafricains qui semblent enfin déterminés à mener une révolution pour mettre hors d’état de nuire les personnalités impopulaires qui les gouvernent.

C’est également un message à l’endroit de la France qui considère d’après le microcosme centrafricain cet ensemble d’hommes comme des immatures.

Ces manifestants demandent la démission de la présidente de transition Catherine Samba Panza et son gouvernement, le retrait de la troupe burundaise du pays, car elle est accusée de favoriser l’entrée des jeunes armés composés des musulmans du KM5 dans la paroisse de Fatima pour tuer plus d’une dizaine de personnes.

Les manifestants ont griffonné sur les murs du siège de la MINUSCA dans le 2e arrondissement de Bangui, de la Nonciature apostolique et autres bâtiments, demandant aux burundais de quitter le pays. Quant à la France, des messages touchant leur passivité et « complicité dans le génocide des centrafricains ».

Les forces de l’ordre et les forces internationales sont dépassées de cette réaction spontanée. Devant le siège de la MISCA, aucune force n’est visible. Les soldats se sont tous repliés dans leurs bases et assurent la sécurité du KM5 avec les forces françaises de la Sangaris. La circulation est totalement paralysée car, à chaque 20 à 30 mètres, des barricades sont érigées, et des pneus brulés.

D’après plusieurs observateurs de la vie politique joints par Centrafrique Libre, la situation est très tendue et risque de dégénérer à une révolution populaire sans précédente.

 

Vianney NGBANDI

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