NDLR: [ En autorisant cette manifestation contre le 2ème de l'état est une tentative de coup d'état et une mauvaise nouvelle pour la démocratie... La lutte est contre les envahisseurs et non contre les garants de la démocratie]
Un appel à manifester vendredi 4 août contre le président de l'Assemblée nationale laisse entrevoir le marasme qui frappe la classe politique à Bangui, tandis que le pays renoue avec la violence.
Cet appel à manifester, très partagé sur les réseaux sociaux, vise à soutenir l’action présidentielle et à dénoncer le président de l’Assemblée nationale, Abdou Karim Meckassoua. Derrière l’initiative, on trouve le « comité de soutien au Professeur Faustin Archange Touadéra », dirigé par Didacien Kossimatchi, un ancien proche du Kwa na kwa de François Bozizé, qui s’est rapproché de Touadéra et qui est aussi le directeur des examens et concours universitaires.
L’appel à manifester en dit long sur la situation à Bangui. Pendant que le pays renoue avec la violence, dans la capitale, l’ambiance est toujours plus lourde. « Les accusations fusent et le divorce entre l’exécutif et le législatif semble consommé ». Le Chemin de l’Espérance, que dirige Meckassoua, est pourtant censé appartenir à la majorité présidentielle… Cette césure entre deux institutions nous inquiète beaucoup », confie un député. Entre Touadéra et Meckassoua, rivaux lors de l’élection présidentielle de 2016 et tous deux ex-ministres de Bozizé, l’hostilité semble toujours à son paroxysme.
Il y a de la tension au sommet de l’État et aujourd’hui, des « durs » veulent en découdre avec le pouvoir législatif
Et depuis la formation du gouvernement, la méfiance s’est étendue bien au-delà des supporters de ces deux personnalités. Des parlementaires de différentes familles politiques se coordonnaient encore en mai dernier pour menacer le Premier ministre Mathieu Simplice Sarandji, d’une motion de censure. Ce dernier s’est gardé de trop leur faire face et ne s’est présenté que deux fois devant eux depuis 2016.
Un habitué des couloirs de la présidence confie : « Il y a de la tension au sommet de l’État et aujourd’hui, des « durs » veulent en découdre avec le pouvoir législatif. Ils veulent mettre la pression sur une Assemblée perçue comme rétive. » De quoi inquiéter dans un pays habitué aux violences politiques.