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31 décembre 2011 6 31 /12 /décembre /2011 18:00

 

 

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Ces événements qui ont marqué la RCA en 2011, de A à Z


Radio Ndéké Luka Samedi, 31 Décembre 2011 09:43

 

Une année qui s’achève est toujours l’occasion d’un bilan. Que retiendront les centrafricains de 2011 qui s’achève ? Les élections ? Les émeutes du KM5 ? Les affrontements de Bria ? La hausse des prix des denrées, les grèves, les pénuries ? Radio Ndeke Luka revient sur quelques faits saillants des mois écoulés.

 

A comme Arbitraire et Abus de pouvoir


La liste pourrait être longue. Rappelons simplement le dernier incident survenu en début de semaine. L’acte dépasse l’entendement de plus d’un. Les curieux et passants devant la kermesse Bonga-Bonga ont vécu dans la soirée du 27 décembre, un spectacle digne d’un film de Western. Teddy Bozizé, très remonté par la jalousie aurait décidé d’enterrer vivant 2 jeunes au cimetière Ndrès à Bangui. Il les suspecterait de courtiser sa fiancée depuis la France.


Cet acte jugé de barbare par les témoins de l’événement, vient gonfler la liste des autres cas de violences commis le plus souvent sur la population de Bangui par les éléments de la garde du président de la République Centrafricaine François Bozizé.


Dans les faits, explique Justin Dédé Sombo ce 28 décembre sur les ondes de Radio Ndeke Luka, « tout est parti au moment où nous prenions un pot dans cette kermesse. Quelques heures plus tard, le fils du président de la République François Bozizé a débarqué avec ses éléments. Il m’a appelé au téléphone m’invitant à un entretien à la sortie. Tout à coup il m’a intimé l’ordre de lui appeler mon cadet qu’il suspecte de courtiser sa femme en France. Face à mon refus à son ordre, il m’a donné un coup de poing et j’ai répliqué. 8 éléments se sont rués sur moi, et m’ont conduit manu-militari à la base Eclair. Là encore, 15 éléments m’ont tabassé pendant plus d’une heure. Entre temps, ils ont pris mon téléphone et ont aussi appelé mon cadet qui nous a rejoints. Nos bourreaux ont jugé mieux de nous déporter au cimetière, pour, selon le Teddy Bozizé, nous enterrer vivant à cause de notre acte d’adultère. Arrivée effectivement au lieu indiqué, ils nous ont encore rossés avant de nous jeter dans une fosse commune.. Un de ses éléments a refusé de passer à cet acte insensé. Découragés, ils nous ont dépouillés de tous nos biens et ont ramené avec eux mon cadet présumé coupable. Ils m’ont donc abandonné seul dans le cimetière vers 22 heures du soir. Je m’étais débrouillé pour renter à la maison. Nous comptons pour l’instant saisir la Justice de notre pays pour un procès équitable ».


De son côté, Ali Mamadou, cadet de Justin Dédé Sombo, a démenti toutes ces accusations portées contre lui. « Il m’a accusé de sortir sa femme ce qui n’est pas vrai. Tout ce que je sais, j’étais avec sa fiancée en question dans le même avion pour Bangui. C’était un choc, ils nous ont torturé, et m’ont mis dans le coffre de leur véhicule ».


Teddy Bozizé qui a lui-même fait le déplacement à Radio Ndeke Luka, dit regretter les faits, car « c’est eux même qui ont cherché », dit-il. « Ça ne sert à rien d’extrapoler les choses », a dit Teddy Bozizé.

« Ils ont couché avec ma femme, la mère de mes enfants, et comme tout autre citoyen, aimerait qu’on respecte son foyer, donc il a cherché et il a trouvé ! », a ajouté Teddy.


Le fils du président centrafricain tente aussi de se dédouaner « je l’ai juste corrigé un peu, car c’est une histoire de cœur, et on ne peut vraiment pas s’en passer, car c’est une insulte à ma famille ».

 

B comme Baba Ladé


C’est depuis 2008 qu’Abdel Kader Baba Ladé s’est installé avec plus de 1000 hommes au centre-nord du pays, principalement dans la région de Kaga Bandoro. Depuis plus de 6 mois, ses hommes (plus de 1000 dit-on) se sont éparpillés dans toutes les régions allant du centre, au nord et à l’est de la RCA. C’est la préfecture de la Ouaka (Bambari, Grimari…) qui souffre le plus des exactions du Général et chef rebelle tchadien du FPR (Forces populaires républicaines) : braquages, attaques de villages, de voyageurs, vol de bétail…


Le 15 septembre 2011, Le Médiateur de la République, Mgr Pomodimo annonçait un retour imminent de Baba Ladé et ses hommes au Tchad, suite à des négociations tenues à Kaba Bandoro. Que nenni ! Baba Ladé continue de défier la République et dit oeuvrer pour la défense des peulhs (son ethnie). Le ministre délégué à la Défense, Francis Bozizé interpelé par les députés, avait promis de sévir. On attend encore de voir.


C comme Corruption


Selon l’hebdomadaire Jeune Afrique, la République centrafricaine est classée 3e dans la région de l’Afrique centrale en matière de la corruption, derrière le Burundi et le Cameroun. Le mal est tellement profond que le Premier Ministre a annoncé  le 9 décembre, à l’occasion de la Journée internationale de lutte contre la corruption que le gouvernement entend tenir des Assises Nationales pour valider le document de politique nationale de lutte contre la Corruption.


S’il y a dans ce domaine, une affaire qui a défrayé la chronique, c’est bien celle dite TELSOFT GATEWAY. Elle porte sur un mic-mac ayant fait perdre au Trésor Public la somme de 50 millions de francs CFA (environ 76000 euros). L’enquête a abouti dans un premier temps à la confiscation des passeports de certaines personnalités et leur placement sous surveillance judiciaire, à savoir le Ministre de l’Agriculture, Fidèle Ngouandjika, Thierry Savonarole Maléyombo, ministre sortant des Télécommunications et Abdallah Kadr, ministre délégué sortant des Finances impliqués. Très peu d’informations pour le moment depuis lors. On sait seulement que Fidèle Ngouandjika s’est vu remettre son passeport.


Sur ce même registre de la corruption, il faut rappeler, que le 7 juillet, en inaugurant le bâtiment de confection des passeports biométriques à Bangui le président François BOZIZE, a indexé les policiers, les présentant comme « des éléments essentiels pour la fraude et la corruption. Ils ne jouent pas leur rôle malgré toutes les conditions de travail réunies : statuts, département ministériel, équipements de travail, rajeunissement de la police, construction de nouveaux commissariats».

 

D comme DDR


Le président Bozizé a révélé le 1er décembre au cours d’une conférence donnée en marge des festivités commémorant la proclamation de la république que les caisses du processus DDR sont vides. "Cette situation nécessite des nouvelles négociations avec les partenaires financiers du pays".


C’est son Premier Ministre qui s’est présenté devant le Conseil de Sécurité de l’Onu le 15 décembre pour réitéré la nécessité « du passage à la seconde phase du programme de DDR et lancé un appel à la générosité de la communauté internationale ».


Plus de 2 millions de dollars sont requis pour le désarmement des ex combattants et 19 millions pour la réinsertion et la réintégration. Le démarrage effectif des opérations du DDR était pourtant considéré comme une avancée dans le domaine de la sécurité. La première phase a concerné plus de 4000 ex-combattants. Le Comité de Pilotage du Programme envisageait même une phase d’accélération et avait entamé en novembre une tournée dans plusieurs localités affectées par les conflits armées en Centrafrique. Bozoum, Bossangoa, Betoko, Beboura, Bocaranga, Paoua, Markounda, Ngaoundaye, et Kowone, avaient été visitées.


E comme Elections

 

La Cour Constitutionnelle centrafricaine a rendu public le 26 octobre son arrêt sur les résultats des élections législatives partielles du 4 septembre dernier. Sur les 14 sièges à pourvoir au législatif, le parti travailliste KNK a sans grande surprise, raflé 8 sièges. Ainsi, on disposait de la configuration définitive de la nouvelle assemblée. Le parti au pouvoir du Président François Bozizé a réussi désormais à avoir la majorité absolue à l’Assemblée nationale. Sur les 105 sièges, le KNK en occupe 76. Les 29 autres sièges sont occupés, soit par d’autre partis de la majorité présidentielle, soit par des indépendants.


L’opposition, après le boycott des élections, avait mis en place à cet effet, le Collectif des Forces du Changement(CFC). Le Candidat indépendant à l’élection présidentielle, le défunt Ange-Félix Patassé avait créé de son côté une plate-forme politique postélectorale dénommée « Front pour l’Annulation et la Reprise des Elections de 2011 (FARE-2011). L’objectif visé par le front « est de lutter pour défendre la Constitution de la République, obtenir l’annulation et la reprise des élections groupées du 23 janvier 2011 dans le respect du code électoral et, obtenir la dissolution de la CEI et sa recomposition », selon les documents de base du FARE-2011. Toutefois, samedi 27 août, le FARE sera réduit au silence après les ratés du meeting dit de « vérité », à la place Marabéna à Bangui. Les forces de l’ordre avaient investi les lieux et avaient empêché le mouvement de tenir sa rencontre.


F comme Fini Kodé


C’est deux mots en sango, la langue nationale de la RCA : FINI KODE. Ce qui veut dire « la nouvelle manière de faire ou la nouvelle manière de pratiquer ». Fini Kode est un nouveau mouvement de la société civile centrafricaine. Il a publié au mois de Mai, un manifeste demandant l’adhésion de tous les centrafricains à ses idées. L’objectif est bien souligné. C’est la renaissance d’une République Centrafricaine animée de l’esprit Fini Kode.


Le manifeste dresse un sévère état des lieux. On y lit que plus de 50 ans après l’accession de la RCA à l’indépendance, le peuple n’a connu que déception et désillusion ; que le bilan dans tous les domaines est catastrophique ; que les promesses répétées d’une société juste, moderne, prospère et harmonieuse ne se sont pas réalisées.


Le manifeste souligne que la République Centrafricaine, malgré ses nombreuses potentialités en ressources naturelles nettement supérieures à beaucoup d’autres pays africains, demeure en queue de peloton au niveau de l’indice de développement humain du PNUD. Autrement dit, ni la souveraineté politique encore moins l’indépendance économique et sociale de notre pays ne sont assurées.

Aucun des régimes n’a pu prendre un véritable tournant décisif pour impulser le pays sur la voie du développement social durable. La corruption, le détournement des fonds et des biens publics, les abus de confiance, en sont les désastreuses conséquences.


Le Manifeste propose des solutions qui se veulent innovantes et pragmatiques. Fini Kode invite à une rupture avec la mentalité de soumission. Le Centrafricain, explique le manifeste, a intégré dans son comportement le réflexe de la soumission au point de ne pas revendiquer son propre droit.


Le mouvement Fini Kode proclame son refus du clanisme, de la pauvreté, de la misère sous toutes ses formes et érige le pragmatisme, la citoyenneté, l’équité en méthode de fonctionnement. Elle veut promouvoir les valeurs morales, le mérite, la compétence, l’équité, la laïcité et le droit.


Bref, Fini Kode invite à un nouveau départ : gérer mieux et autrement la Centrafrique.


G comme garde présidentielle

 

On en aura beaucoup entendu parler au cours de cette année. Les incidents auxquels les éléments de la garde présidentielle ont été mêlé » sont légion en effet. Le plus récent et sans doute le plus spectaculaire demeure celui qui a opposé le 29 novembre, les populations de Ouango dans le sixième arrondissement de Bangui, à la garde. Ce jour-là, un élément de la garde présidentielle avait tué un « pousseur » en le touchant mortellement à la tête alors qu’il voulait mettre fin à une banale bagarre de rue. Les témoins de la scène s’étaient fait justice en lapidant à mort le militaire.


Il s’en était suivi des échauffourées. Les baraquements de la garde avaient été incendiés. Depuis lors, les éléments de la sécurité présidentielle et les groupes de porteurs, pousseurs et pêcheurs de Sao s’observent en chien de faïence.


Presque un mois auparavant, les chauffeurs de taxi de la capitale centrafricaine avaient déclenché une grève pour protester contre les exactions dont ils sont victimes de la part de la garde présidentielle. Un énième incident, l’attaque d’un chauffeur, mort des suites de ses blessures par arme à feu, avait provoqué cette exaspération.


H comme Human Right Watch ou Hold-up électoral


« Depuis septembre 2008, la LRA a tué près de 2 400 civils et en a enlevé quelque 3 400 autres, dont beaucoup d’enfants, et a été à l’origine du déplacement de plus de 400 000 personnes de leur domicile », estime Human Rights Watch.


« Il y aurait à nouveau eu une grande série de meurtres et d'enlèvements dans les derniers mois, et plus de cent attaques rapportées depuis le début de 2011 », déclare Pascal Turlan, conseiller en coopération internationale au bureau du procureur de la CPI. Cette situation n’est pas due selon lui à un manque de volonté des Etats d’arrêter les membres de la LRA, mais à «un problème de capacité » face à une guérilla « organisée et dangereuse ».


En Centrafrique, la LRA a jusqu’ici surtout été inquiétée par l’armée ougandaise, qui y exerce un « droit de poursuite » depuis la fin de l’année 2008. Une force à laquelle pourrait se joindre prochainement des « brigades conjointes » coordonnées par l’Union africaine, dont la création a été entérinée lors d’une réunion organisée à Bangui en octobre dernier, indique Pascal Turlan.


Selon lui, il y a actuellement de la part de la communauté internationale « une reconnaissance tangible que l'arrestation des trois personnes poursuivies par la CPI est la clé pour la fin de la LRA et la fin des souffrances des populations dans cette région. La réunion de Bangui d'octobre dernier, celles de l'Union africaine qui vont avoir lieu prochainement sont des signes encourageants. Mais il faudra voir ensuite si les actes suivent ces démarches politiques.»


I comme indices de développement


Encore beaucoup d’efforts à faire. La République centrafricaine classée avant-dernier pays, selon l’édition 2012 du rapport Doing Business de la banque mondiale intitulée. La RCA est classée 182ième sur 183. Ce dernier rang est occupé par son voisin le Tchad.


Le rapport de cette étude de la Banque Mondiale a été rendu public jeudi 20 octobre 2011. Il évalue les réglementations affectant les entreprises locales dans 183 pays et classe les pays selon 10 domaines de la réglementation des affaires telles que la création d’entreprise, la protection des investisseurs, le solutionnement de l’insolvabilité, le commerce transfrontalier.

Cette année le classement de la facilité de faire des affaires s’est étendu. Il inclut désormais des indications sur le raccordement à l’électricité. Le rythme d’amélioration des réglementations s’est accéléré en Afrique Subsaharienne. Il y a 6 ans un tiers des économies Subsahariennes avait amélioré leur environnement réglementaire pour les entreprises locales. Entre juin 2010 et mai 2011, 36 des 46 gouvernements de la région ont mené à bien des réformes dans au moins un des 10 domaines étudiés par le rapport.


J comme jeunesse


« Le Dialogue, la Paix, la Compréhension mutuelle et le Développement durable », tels sont les slogans qui font l’objet en novembre, d’une réflexion approfondie du forum organisé par le Conseil National de la Médiation, à l’hémicycle de l’Assemblée nationale à Bangui.


Cinq jours durant, les membres du CNJ, les centrafricains de la diaspora, les pygmées Aka et certains compatriotes venus des seize préfectures de la République Centrafricaine, vont mettre en place des mécanismes, en vue d’inciter les autorités politiques, à améliorer les conditions d’existence des populations centrafricaines.

Les travaux de ces assises regroupent aussi les jeunes Goula et Rounga, deux ethnies en conflits armés depuis plusieurs années dans le nord du pays et, qui viennent de se réconcilier, à la faveur de la caravane de la Paix.

K comme KM5

Cette crise a éclaté au matin du 31 mai avec la découverte des corps assassinés de 2 garçons âgés de 4 et 5 ans. 3 arrondissements de Bangui s’embrasent aussitôt. Le quartier du KM 5 où vit la communauté tchadienne est le plus secoué. D’après le bilan officiel, on a dénombré 11 morts. Un couvre-feu sera même instauré pour ramener le calme.


Lors d’une visite éclair de François Bozizé le 18 juillet  à Ndjamena, 2 points ont été à l’ordre du jour de ses discussions avec son homologue Idriss Déby Itno. Il s’agit notamment de « l’évaluation de la mise en œuvre des mesures prises lors des premières rencontres de Bangui du 2 au 3 juin 2011, d’autre part les mesures à prendre en vue d’assurer la concorde entre les deux pays et les peuples », a mentionné le communiqué final de la rencontre.


Six points ont été relevés par les deux parties entre autres la poursuite de « l’enquête judicaire en vue d’identifier le ou les auteurs de l’odieux assassinat des deux enfants » ; l’indemnisation des victimes ; la mise en place d’un comité de concertation intercommunautaire ; la question de libre circulation des personnes et des biens dans les deux pays.


L comme LRA

 

C’est dans une liesse populaire que la population de la ville de Obo (extrême sud-est de la Centrafrique) a accueilli, le 15 octobre, la nouvelle du déploiement prochain d’un commando américain, antiguérilla en vue d’intensifier la lutte contre la rébellion de l’Armée de résistance du seigneur (LRA) de Joseph Kony. La population de Obo est la principale victime des exactions de la LRA en Centrafrique, depuis son arrivée en 2008.

Malgré la ferme conviction des autorités militaire centrafricaine et ougandaise d’éradiquer cette rébellion considérée de mouvement terroriste par Washington, celle-ci continue toujours d’être active. La population voit avec l’arrivée de ces militaires américains, une lueur d’espoir malgré que ceux-ci ne vont pas intervenir directement sur le terrain.


Une zone « verte », et de « sécurité », créée dans un rayon de 5 kilomètres carrés autour de la ville, par les forces ougandaises et centrafricaines, permet à population de vaquer à ses occupations. L’activité économique est devenu presqu’inexistante dans cette partie de la Centrafrique.


La LRA, réputée l'une des guérillas les plus brutales du monde, a sévi à partir de 1988 dans le nord de l'Ouganda, mais ses combattants se sont installés depuis dans les pays voisins. Elle est accusée de massacres de civils, de mutilations et d'enrôlements forcés d'enfants. En vingt ans, les combats entre la guérilla et les forces ougandaises ont fait plusieurs dizaines de milliers de morts et 1,8 million de déplacés.

 

M comme Media +


C’est finalement un verdict d’apaisement qui a été rendu : une amende de 300 000 francs CFA (environ 461 euros) chacun à titre de dommages et intérêts. C’est le verdict du procès Ministère Public contre Faustin Bambou et Emmanuel Cyrus Sandy, respectivement Directeur de publication des journaux « Les collines de Bas-Oubangui » et « Médias + » poursuivis pour « incitation à la haine et atteinte à la sureté de l’Etat ». Dans son verdict le président du tribunal de grande instance de Bangui, Juge Jules GAVO, reconnait que « l’affaire relève d’une diffamation plutôt que d’une incitation à la révolte, thèse avancée et soutenue par le procureur de la République ».


Faustin Bambou et Emmanuel Sandy étaient poursuivis pour « incitation à la haine et à la violence » suite à des articles publiés et accusant le Ministre délégué à la défense de détournement des pensions des retraités militaires et gendarmes. Les fonds en question ont été alloués par l’Union Européenne.


Il faut dire que le procès de ces journalistes a mobilisé une solidarité sans relâche du monde médiatique national et international ainsi que celui des défenseurs des Droits de l’Homme. A titre de d’exemple, 4 quotidiens de la place avaient initié une journée sans journaux. Reporters Sans Frontières est aussi monté au créneau pour dénoncer « l'arrestation arbitraire et la manière dont le procès s'est déroulé entachant sérieusement la crédibilité de la justice centrafricaine ». Pas moins d’une dizaine d’avocats s’étaient portés volontaires pour défendre Bambou et Sandy.

…à suivre

 


 


D comme Détournement de deniers publics


Véritable sport national, l’exemple du détournement de deniers publics est donné par les dirigeants au plus haut sommet de l’Etat par  Bozizé en personne. Il a nommé son ami et complice le général Guillaume Lapo comme DG du Trésor pour piller systématique et méthodiquement l’argent du trésor national avec l’entremise de son chef de cabinet particulier Joël Sinfei Moidamsé d’après les tableaux et les preuves apportés plusieurs semaines durant par Centrafrique-Presse. Deux jours avant que 2011 n’expire, on apprend qu’un  galonné de l’Intendance des Faca est mis aux arrêts pour détournement d’une somme momentanément estimée à 100 millions de F CFA. Comme par hasard, avant d’être nommé DG du Trésor, Guillaume Lapo était aussi DG de l’Intendance des Faca.


F comme fraude électorale.

 

Les fraudes massives auxquelles les élections du 23 janvier 2011 ont donné lieu dans le camp de Bozizé et son parti KNK ont été d’un ampleur sans précédent en République centrafricaine. Tout a été fait pour que Bozizé et sa clique non seulement puisse conserver coûte que coûte le pouvoir mais aussi que l’opposition soit humiliée et ne puisse entrer à l’assemblée nationale. La conséquence de ce hold-up est le blocage et l’impasse politique dans laquelle se trouve le pays depuis lors. Tous les bailleurs de fonds et autres partenaires au développement sans lesquels le pays n’a point de salut ont tourné le dos au régime de Bangui et Bozizé ne sait plus où donner la tête.


I comme Impunité :

 

C’est la caractéristique essentielle du régime de Bozizé.  Il avait pourtant osé déclarer au moment de son investiture le 15 mars 2011 que la récréation était terminée mais on se rend compte dans les faits que la récréation continue toujours. Tous les auteurs d’importants détournements de deniers publics dont certains ont été ou sont des ministres de son gouvernement ou des dignitaires de son régime ne sont nullement inquiétés. Sa propre progéniture qui vit au crochet de l’Etat se rend régulièrement coupable de graves actes de délinquance mais continue tranquillement de narguer ses victimes et la justice. Le dernier exemple de Teddy est très éloquent. Il n’est nullement inquiété.

 

M comme Médecins Sans Frontières :

 

(MSF) dont le tout récent et explosif rapport sur la République centrafricaine a dressé le véritable et terrible bilan catastrophique de la gouvernance Bozizé depuis bientôt dix ans de pouvoir. C’est dix ans de souffrance, de mortalité record, de maladies de toutes sortes, de mal et sous-nutrition chronique, d’insécurité endémique, de misère, de déplacement à vaste échelle des populations, bref de tous les tristes et mauvais records pour le pays et ses habitants….


M comme mensonge et maladie :

 

Bozizé rattrapé par ses mensonges. Les centrafricains attendent toujours les centaines de milliards annoncés par Fidèle Gouandjika depuis Bruxelles en juin dernier à l’issue de la table-ronde qu’ils ont absolument tenu à réunir. En dépit de ses dénégations et mensonges, Bozizé est donc réellement malade. Selon nos informations d’une source crédible et digne de foi de Cotonou, récemment à Cotonou où il s’est rendu comme chaque année à cette période dans le cadre des activités de sa secte du Christianisme céleste, il a demandé à toute sa secte de beaucoup prier pour lui car il a de sérieux problèmes de santé. C'est la preuve que pour lui, sa secte passe avant ses concitoyens centrafricains à qui il n'ose pas avouer et annoncer sa maladie. 

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24 décembre 2011 6 24 /12 /décembre /2011 08:18

mandat du BINUCA prorogé jusqu’en 2013
(Radio Ndeke Luka 23/12/2011)


Prenant note du rôle important joué par le Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix en République centrafricaine (BINUCA) à l’appui des efforts de médiation du Gouvernement centrafricain, le Conseil de sécurité a, par sa résolution 2031 (2011) adoptée le 22 décembre 2011 à l’unanimité de ses membres, prorogé le mandat du BINUCA jusqu’au 31 janvier 2013.

Aux termes de la résolution adoptée, le Conseil engage le Gouvernement à poursuivre ses consultations avec l’opposition de manière consensuelle et sans exclusive, notamment sur la réforme électorale. En outre, le Gouvernement centrafricain est instamment prié de garantir le respect de la liberté d’expression et de réunion, y compris pour les partis d’opposition, ainsi que de l’état de droit, lesquels sont indispensables à la démocratie.

Par ce texte, le Conseil exhorte également les partis d’opposition et le Gouvernement à ouvrir un dialogue constructif pour créer un environnement propice à l’égalité des chances à la veille du prochain cycle électoral.

Dans le préambule de la résolution, le Conseil note avec préoccupation que l’absence quasi totale d’opposition politique au sein des institutions démocratiques de la République centrafricaine peut constituer un sérieux obstacle à l’entreprise de réconciliation nationale et d’édification de la nation.

Inquiet du manque d’autorité de l’État qui a laissé s’installer un grave vide sécuritaire dans nombre de régions de la République centrafricaine en dehors de la capitale, le Conseil engage le Gouvernement centrafricain et tous les groupes armés à continuer de soutenir l’entreprise de réconciliation nationale en respectant strictement les recommandations du dialogue politique inclusif qui a pris fin en 2008.

Il demande également à tous les groupes armés de coopérer avec le Gouvernement à l’occasion du processus de désarmement, démobilisation et réintégration.

Saluant les efforts faits par le Gouvernement centrafricain pour combattre l’rArmée de résistance du Seigneur (LRA) sur son territoire, les membres du Conseil se réjouissent de l’Initiative de coopération régionale lancée par l’Union africaine pour éliminer la LRA et de la nomination d’un Envoyé spécial de l’Union africaine pour coordonner cette activité. Enfin, par la présente résolution, le Conseil engage le Gouvernement centrafricain, la Commission de consolidation de la paix et ses partenaires nationaux et internationaux à honorer leurs engagements découlant du Cadre stratégique pour la consolidation de la paix.


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14 décembre 2011 3 14 /12 /décembre /2011 23:21

Mardi 13 décembre 2011213/12/Déc/201100:45

 

 

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couverture de Directmatin du 17 nov

 

Communiqué de presse de Médecins Sans Frontières


Centrafrique: Des taux de mortalité au-dessus du seuil d'urgence


Bangui 12 Décembre 2011— Médecins Sans Frontières appelle les acteurs nationaux et internationaux à intervenir face à cette crise.


La République centrafricaine (RCA) est en proie à une urgence médicale chronique. Au cours des 18 derniers mois, quatre enquêtes de mortalité rétrospective menées dans certaines régions par MSF ont révélé des taux de mortalité trois fois plus élevés que le « seuil d'urgence » qui définit une crise humanitaire. Ces taux reflètent une situation « hors contrôle », et ce alors que les taux les plus élevés ont été observés dans des zones épargnées par le conflit ou les déplacements de populations.


Dans un nouveau rapport publié par MSF sous le titre « République centrafricaine : une crise silencieuse », l'organisation conclut que l'aide médicale actuelle ne suffit pas à répondre à l'ampleur des besoins sanitaires des populations. Un plus grand nombre d'acteurs doit se mobiliser pour mener des activités médicales couvrant l'ensemble de la population.


La République centrafricaine détient la deuxième espérance de vie la plus faible du monde, soit 48 ans, et le 5ème taux de mortalité par maladies infectieuses et parasitaires le plus élevé au monde. Les taux de mortalités dans plusieurs régions de la RCA sont la conséquence d'épidémies saisonnières, d'une économie en panne, ainsi que des conflits, déplacements de populations et d'un système de santé très faible.


« Un système de santé laminé par des années d'instabilité politico-militaire, des problèmes structurels gigantesques, l'insécurité dans l'Est et le Nord du pays... Tout ça donne un état sanitaire catastrophique et un accès aux soins de base extrêmement limité pour la grande majorité de la population... Tous ces facteurs ont eu des conséquences catastrophiques sur la santé des populations et expliquent en grande partie des taux de mortalité aussi élevés », déclare Olivier Aubry, chef de mission pour MSF en RCA.

 

« Par exemple, en juillet dernier, à Carnot, la mortalité chez les enfants de moins de cinq ans était trois fois plus élevée que la mortalité des enfants du même âge dans le camp de réfugié de Dadaab au Kenya, où vivent dans des conditions extrêmes les populations qui ont fui la Somalie. A Carnot, cette crise est restée silencieuse. »

 

Et pourtant, comme l'indique le rapport de MSF, l'engagement des autorités du pays et de la communauté internationale ne prend pas la bonne direction. Le gouvernement et les bailleurs internationaux ont réduit leurs dépenses en matière de santé tandis que les organismes humanitaires ne parviennent pas à endiguer la crise sanitaire. En dépit des besoins immenses, le gouvernement centrafricain ainsi que les bailleurs de fonds semblent se désengager de l'offre de soins dans le pays.


Selon Pascal Monkoj, les besoins en termes d'assistance médicale sont criants : « Si je n'avais pas été soigné par MSF, je serais mort à l'heure qu'il est. Je souffrais de diarrhée, de migraine alors je suis allé voir un médecin à Batangafo et il m'a référé au laboratoire pour faire des tests. Les résultats ont confirmé que j'étais séropositif. Grâce au traitement, je ne suis plus malade, je suis heureux et je ne m'inquiète plus. »

 

MSF appelle tous les acteurs, tant à l'intérieur du pays qu'en dehors, à se mobiliser face à l'urgence médicale en République centrafricaine. Si les modèles d'aide classiques n'ont pas fonctionné, de nouveaux doivent être envisagés.

 

Programmes MSF en République centrafricaine


Médecins Sans Frontières travaille en République centrafricaine depuis 1997. Fin 2010, l'organisation comptait une équipe de 1 243 personnes dans le pays. Nos programmes soutiennent 9 hôpitaux et 36 centres et postes de santé. Nous travaillons systématiquement avec les structures du ministère de la Santé en coopérant avec eux aussi étroitement que possible. En 2010, nous avons soigné 582 253 patients externes et 21 605 patients hospitalisés en RCA.

 

 

Copyright © 2011 Médecins Sans Frontières. Droits de reproduction et de diffusion réservés.

 

Distribué par AllAfrica Global Media (allAfrica.com).

 

 

 

NDLR : Ce dramatique et triste constat qui fait froid au dos n’est pas fait par Centrafrique-Presse ni par la diaspora centrafricaine que Bozizé diabolise et accuse d’abaisser l’image de la RCA mais par une ONG humanitaire qu’on ne peut ni soupçonner ni accuser de faire de l’anti-bozizisme primaire et qui heureusement, soulage les populations de la misère et leur apporte un minimum de soins médicaux tout en suppléant aux graves manquements et carences des autorités du pays.

 

 

 

Communiqué de presse de MSF

 

Centrafrique : Une journée à l'hôpital de Paoua

 

7 Décembre 2011

 

Géré par MSF, l'hôpital de Paoua est le seul de la sous-préfecture pour une population d'environ 120 000 personnes. Les équipes de MSF travaillent en collaboration avec le ministère de la Santé dans tous les services de l'hôpital (pédiatrie, chirurgie, maternité, urgences, hospitalisations et consultations externes ainsi que dans la prise en charge de la tuberculose et du VIH).

 

Il est 7 heures 30 à l'hôpital MSF de Paoua. C'est le moment pour l'équipe de jour de faire le point sur la nuit écoulée avec leurs collègues de garde. Le médecin de garde la veille explique les cas de patients qu'il a hospitalisés au cours de la nuit dans les différents services et, si certains lui ont posé problème, il demande l'avis de ses confrères.

 

Plus tard, vers 8 heures, le Dr Frédérique Eygonnet se dirige vers le département de pédiatrie dont elle a la charge. « Paoua est le seul hôpital de la zone, explique-t-elle. Les patients viennent de la ville mais aussi des centres de santé situés en périphérie, à environ deux heures de route. En moyenne, nous recevons chaque jour quatre à cinq patients transférés par moto de nos centres de santé. »

 

D'une capacité d'accueil de 155 lits environ, l'hôpital MSF de Paoua est composé de plusieurs bâtiments qui abritent les différents départements de médecine, chirurgie, maternité, malnutrition et pédiatrie. Mais aussi le « village TB », une aile de l'hôpital réservée aux patients souffrant de tuberculose ainsi qu'un bâtiment dédié aux patients vivant avec le VIH.

 

Dans la cour centrale, sous un arbre, une dizaine de motos sont stationnées. Elles assurent la référence des patients provenant des différents dispensaires gérés par MSF en brousse.

 

En compagnie de Neema Kaseje, la chirurgienne, Frédérique fait le tour des patients qui ont reçu ou attendent des soins chirurgicaux. Neema raconte à sa consoeur qu'elle a été appelée deux fois au cours de la nuit précédente : «

Vers 23 heures, on est venu me chercher pour un patient qui avait une fracture à la tête après une chute. J'y suis retournée plus tard dans la nuit pour une césarienne. Mais ça va, c'est la routine, rien de particulier à signaler aujourd'hui. »

 

Puis, avec l'infirmier et l'aide-soignant, Frédérique visite les départements des soins intensifs pédiatriques et de néonatologie. Elle s'enquiert de chaque patient auprès de sa maman et de l'infirmier de garde. Dans le service de néonatologie, un nouveau-né préoccupe particulièrement Frédérique. Née trois jours auparavant, la petite fille souffre d'insuffisance respiratoire. Frédérique demande à l'infirmier de mener un examen radiographique.

 

« La visite prend beaucoup de temps, le service est surchargé, souvent deux enfants par lit... Régulièrement, ma visite est interrompue par des urgences. La plupart du temps, il s'agit d'enfants avec un paludisme grave à forme anémique, qu'il faut transfuser rapidement. »

 

Un peu à l'écart, deux nourrissons sont alités sous le regard inquiet de leur mère. Atteints de paludisme, ils sont anémiés et doivent recevoir une transfusion sanguine. Le paludisme est l'une des principales causes d'hospitalisation qui, si elle n'est pas soignée, entraîne de nombreux décès chez les enfants de moins de cinq ans.

 

Gaspard a deux ans. Il a été admis pour un paludisme grave de forme anémique. L'enfant présente également un marasme, une forme sévère de malnutrition. Il faut rapidement le transfuser et lui administrer un traitement anti-paludique.

 

« Dans certains cas de paludisme graves, de forme neurologique par exemple, les enfants ont des convulsions ou tombent parfois dans le coma. Au début de ma mission, c'était assez intimidant et même carrément stressant, on a l'impression de ne rien pouvoir gérer, de courir à la catastrophe, et puis rapidement, on réalise qu'on a acquis des automatismes, et on se retrouve à faire des massages cardiaques à des bébés dans le calme, presque sans transpirer, confie Frédérique. »

 

Il est près de 15 heures, l'heure pour elle de retourner à la base MSF située non loin de l'hôpital. De garde ce soir,

Frédérique se tient prête à retourner à l'hôpital en cas d'urgence. Mais en voiture cette fois, car les déplacements de nuit ne peuvent pas se faire à pied.

 

 

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14 décembre 2011 3 14 /12 /décembre /2011 23:17

RCA - Budget : Retrait des appuis budgétaires des partenaires

 

 

assemblee nationale

 

Radio Ndéké Luka Mardi, 13 Décembre 2011 13:32

 

Le budget de l’exercice 2012 de l’Etat centrafricain a été présenté à l’Assemblée nationale à Bangui. Un budget qui a connu une hausse de plus de 6%, par rapport à celui de l’année dernière. Il se chiffre 124,39 milliards de FCFA, soit environ 193 million d’euros.


« Les ressources propres de l’état centrafricain passeraient de 116,46 Milliards en 2011, à 124,39 Milliards de FCFA en 2012 » a expliqué le Ministre d’Etat aux Finances Sylvain Ndoutingaï aux Elus de la Nation centrafricaine, lors de la présentation du projet de loi des finances pour le compte de l’exercice 2012 à l’Assemblée Nationale à Bangui.

 

Un exercice qui s’annonce comme un combat gagné à l’avance pour le ministre des finances centrafricain, vu que le parlement est constitué à une majorité écrasante des députés de son parti, le KNK.

 

Selon Sylvain Ndoutingaï, l’élaboration de ce projet de loi de finances s’est déroulée dans un contexte particulièrement difficile. « Ce contexte est caractérisé par le retrait des appuis budgétaires par les partenaires techniques et financiers de la République centrafricaine », a-t-il ajouté.

 

Le ministre des finances, consterné de la situation, a affirmé « qu’elle n’est pas confortable pour un Etat fragile comme la République centrafricaine ». Les ressources du pays sont estimées à 190,71 milliards de FCFA dans la loi de finances de 2012.

 

Les grandes difficultés de la République centrafricaine selon son ministre des finances, « réside dans le fait que nous ne produisons rien et nous exportons rien, malgré les énormes potentialités que dispose le pays ».

 

Ce projet de loi des finances va faire l’objet à partir du 13 décembre, des travaux de commission par les députés. Lesdits travaux prendront fin le 28 du mois en cours par un débat général suivi de l’adoption du projet en question.

 

 

 

NDLR : « Ce contexte est caractérisé par le retrait des appuis budgétaires par les partenaires techniques et financiers de la République centrafricaine ». Le système est arrivé au bout du rouleau. Lorsqu’on se croit plus malin que les autres en prétendant gagner des élections grâce à des fraudes massives et que l’on prend les bailleurs de fonds de ces mêmes élections pour des imbéciles, il ne peut en aller autrement par la suite. Ceux-ci n’ont pas d’autre choix que de fermer les robinets financiers.

 

Dans le contexte de crise financière internationale en cours, les partenaires au développement ont des comptes à rendre et ne peuvent indéfiniment financer la mauvaise gouvernance chronique des autorités centrafricaines qui passent le plus clair de leur temps à faire de la prédation et à jeter l’argent du pays par la fenêtre. Plus loin, on note encore un terrible aveu d'échec de ce régime : " Nous ne produisons rien et nous n'exportons rien malgré les énormes potentialités que dispose le pays". Qu'est ce qui les en a empêchés ?

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30 novembre 2011 3 30 /11 /novembre /2011 15:56

 

 

Le basketteur centrafricain, Neil Wilfried Loundoumon, officie aujourd’hui sous les couleurs de l’équipe Espoir Pro A, du Mans en France.

Suite à sa prestation pendant la période de préparation de l’équipe nationale de Centrafrique a Lille en France l’été dernier, Wilfried n’a pas manqué de se faire remarquer par les scouts de la Pro A.

C’est lors du match amical contre le Mali que le staff du Mans portera son choix sur le jeune prodige centrafricain et, lancer les bases de son engagement pour un contrat d’aspirant pour 2 ans.

Arrivée en octobre dernier, il cumule déjà 3 matchs pour 3 victoires pour une moyenne de 13,8 min, 6.3pts et 3.3 rebonds par match.

Issu du championnat de Bangui, tous les regards sont désormais rivés sur lui en tant qu’un potentiel des jeunes centrafricains évoluant en diaspora.

 
 
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29 novembre 2011 2 29 /11 /novembre /2011 23:06

novembre 2011229/11/Nov/201102:21

 

 

 

Faca-drapeau.jpg

 

Nous publions ci-dessous la courageuse interpellation de Bozizé par un officier des FACA qui se dit républicain et qui a requis l'anonymat pour d'évidentes raisons de sécurité tout en ne voulant pas se taire sur l'écoeurement qui est le sien et celui de nombreux Centrafricains, de voir un truand médiocre et mafieux, "général" Guillaume LAPO, être promu Chef d'Etat-Major des FACA.

 

Rédaction C.A.P

 

 

 

 

Suite au limogeage du Commissaire Général LAPO du Trésor Public et sa nouvelle nomination comme chef d’état-major des armées, j’interpelle le Général BOZIZE


En 2006, lors d’une réunion à laquelle étaient conviés les officiers des FACA et de la Gendarmerie, vous déclariez dans votre coup de gueule au sujet de ce même LAPO, je cite : « Les gens comme LAPO dans certains pays, on les enterre vivants ».

Quelques semaines auparavant, vous veniez de le limoger avec fracas de la direction générale de l’intendance de l’armée Nationale, pour les mêmes pratiques, décriées aujourd’hui pour le Trésor Public: attribution de gré à gré des marchés divers, surtout à ses proches (épouse, coépouse, beaux-parents et lui-même). Les fonds de sécurité dont il était censé en assurer la gestion étaient en réalité gérés et manipulés physiquement par son épouse, qui était devenue de facto, le trésorier spécial de l’intendance. Face au système opaque de la gestion publique caractérisant notre administration, seul le ministre de la défense que vous étiez, pouvait ordonner les dépenses du département.

Ainsi donc, souvent, les expressions de besoins soumis à votre décision revenaient revêtues de la « divine » annotation : « Gal LAPO pour nécessaire » ou bien « voir Sinfeï » Ainsi, une fois en possession de ce sésame, on se rapproche de LAPO qui oriente illico vers son épouse pour décaissement ; alors que l’actuel DG de l’intendance, le lieutenant-colonel GOLEYEN, à l’époque Directeur de la Trésorerie était censé être le responsable en titre des masses. La suite de la procédure LAPO ? Eh bien dame LAPO vous fait signer une décharge et au passage s’intéresse à la destination finale des ressources, ne manquant jamais d’essayer de monnayer la prestation envisagée à son profit. Voilà l’un des circuits financiers ayant existé ou existant encore. Comment voulez-vous ainsi respecter les principes d'orthodoxie des Finances Publiques ? Comment voulez-vous ainsi atteindre l’efficience ?

Le limogeage de LAPO de la direction générale de l’intendance était ressenti comme un soulagement, la fin d’un système mafieux. Hélas! Ce fut juste une trompe l'œil. Car votre fils Francis a vite fait de reprendre le flambeau. On lui prête en effet la paternité du limogeage de LAPO juste pour drainer à son profit l’enrichissement sans cause de LAPO. La preuve est patente.


Je n’avais pas, en tant qu’officier digne et fier, accepté cette humiliation faite à un officier supérieur (LAPO était colonel à l’époque), surtout en public, en présence de ses subordonnés. Mais méritait-il mieux ? Quelques jours après, vous le nommiez directeur de l’ESFOA. C’était pour moi une manière de le mettre au placard, sachant que la cheville ouvrière de l’école était le commandant KOAGOU aujourd’hui malmené. Ce même LAPO a tacitement pris sa revanche lors de la cérémonie de sortie des jeunes officiers de l’ESFOA, lorsqu’il a relaté fidèlement votre cursus, souvent toiletté comme quoi vous aviez suivi l’école de guerre en France. LAPO ne l’a jamais mentionné, ce qui avait suscité le courroux de vos ouailles. Evidemment vous n’aviez jamais été titulaire du diplôme de l’école de guerre. Votre dossier matricule le prouve. Certes vous aviez été envoyé suivre cette formation, mais elle a été interrompue et vous étiez revenu pour entrer au gouvernent CMRN en 1981.

Ironie du sort ou culture de médiocrité, LAPO fut nommé DG du TRESOR PUBLIC. Ma surprise fut totale. Aujourd’hui la vérité a certes triomphé, mais pas sans laisser de séquelles. Oui mon général, je savais en coulisses, vous méditiez de confier les Finances, le Trésor, les Douanes, les Impôts à des militaires, misant sur leur capacité à instaurer une rigueur susceptible de mettre fin à la mauvaise gestion des Finances Publiques. Mais c’est sans compter avec l’incapacité, la cupidité et la malhonnêteté intellectuelle, dont font montre ceux sur qui vous jetiez votre dévolu (pour la plupart, de votre génération, suffisamment érodés).

Lorsqu’on envoie les gens en stage, il faut assurer un suivi, s’intéresser à leur scolarité, analyser le résultat obtenu. Le Général LAPO a subi et non vécu sa scolarité l’école de commissariat. Qu’il s’agisse de ses études de Droit à l’université de BANGUI dont il fut viré que du cours supérieur du commissariat de l’armée de terre, LAPO a toujours eu une scolarité chaotique. De Montpellier d’où il tire l’appellation de son entreprise Polygone (référence au centre commercial Polygone de la Place de la Comédie) il en est sorti avec seulement un diplôme fondamental (ce qui est synonyme d’échec). Il avait refusé de suivre concomitamment au cours du commissariat, des cours à l’université contrairement à nombre de ses camarades qui ont vaillamment obtenu, soit leur DESS ou une maitrise. De son cursus en faculté de Droit débuté en 1994 à l’annexe de Kolongo, ils seront nombreux, ses anciens collègues enseignants et anciens étudiants à vous le conter.

Alors à quand la rupture ? Quand décideriez-vous enfin de composer avec les vraies compétences, fussent-elles d’ethnie autre que la vôtre ? D’une génération plus jeune que la vôtre ? Oui me diriez-vous, le 2e Fondé de Pouvoir était un jeune. Oui mais je ne vous apprendrai rien sur comment il a été nommé à ce poste. Alors il ne pouvait faire autrement que se coucher devant le duo BOZIZE LAPO. Aujourd’hui, nous voici au comble. LAPO nommé Chef d’état-major des armées. Quoi de plus qu’un autre étalon de la même espèce que le fameux général Ouandé?

Non ! trop c’est trop ! Je comprends aisément votre propension à la médiocrité, à l’indélicatesse, à la compromission et que sais-je encore ?

Malgré le prix que paie et paiera le peuple, vos actes vous emporteront, tel que Kadhafi a été emporté.

Un officier républicain.

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29 novembre 2011 2 29 /11 /novembre /2011 22:48

L’opposition se retire des travaux de révision du code électoral

Tuesday, 29 November 2011 16:52

  •  
 

Le FARE (Front pour l’Annulation et la reprise des Elections) en Centrafrique 2011, par la voix de son coordonateur, Maitre Nicolas Tiangaye s’est retiré des travaux de révision du code électoral centrafricain.

L’opposition pose des conditions relatives à sa participation aux travaux de révision de ce code électoral. Dans une déclaration publiée le 28 novembre, les membres du FARE demandent au Ministre de l’Administration du Territoire de les « rassurer que les résultats desdits travaux ne seront pas remis en cause par les institutions de la République ».

Ils demandent également que la répartition du quota de participation des partis politiques dans cette réunion soit équitable. Mais la première journée des travaux de réflexion sur la révision du code électorale a connu la participation du FARE 2011.

Maitre Nicolas Tiangaye, du FARE 2011, a pourtant déclaré à l’ouverture de cette assise, que « nous voulons une démarche globale, qui prend en compte l’ensemble des revendications de l’opposition démocratique. Nous considérons cette réunion comme une réunion technique qui ouvrira plus tard la voix à toutes nos revendications ». 

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29 octobre 2011 6 29 /10 /octobre /2011 08:02

 

 

boz

 

Voilà plusieurs semaines que les rumeurs les plus folles courent sur le sort du président BOZIZE. On le dit malade voire déjà mort. Cela devient insupportable. Même des sites web étrangers comme celui de l’opposition tchadienne tchadactuel.com souvent assez bien informé sur l’entourage du président Idriss DEBY dont on connaît suffisamment l’implication en Centrafrique et en particulier l’influence sur BOZIZE, contribue aussi à la diffusion de ces rumeurs.

Le président centrafricain semble comme éprouver lui-même un malin plaisir à alimenter ces rumeurs et entretenir le doute sur son sort alors que toutes ces rumeurs sur sa mort, chose impensable, ne semblent pas émouvoir ni affecter outre mesure les Centrafricains dont la seule préoccupation est que sa succession ne se réduise pas à une guéguerre redoutée entre Sylvain NDOUTINGAÏ et son fils Francis BOZIZE par leur milices entreposées.

Ces temps derniers en effet, ses apparitions publiques sont extrêmement rares. Le nombre des conseils de ministres qu’il a présidés s’est singulièrement réduit et débutent aux environs de 18 heures pour s’achever vers 23 heures ou minuit, créneau horaire qui correspond à sa disponibilité physique qu’il impose aux autres membres du gouvernement dont certains rapportent qu’il lui arrive souvent de piquer du nez en pleine séance et de se réveiller en sursaut.

Une chose est certaine. BOZIZE est réellement malade même s’il ne veut pas l’admettre et ne mène pas une vie normale d’un chef d’Etat en pleine capacité de ses moyens, notamment ces temps derniers. Il n’est pas rare qu’il puisse disparaître trois ou quatre jours dans la semaine sans qu’on soit à même de le localiser, son très proche entourage excepté.

Généralement, il se retranche dans son village vers Bossangoa où parfois dans sa ferme non loin de la capitale aux environs de Bossembélé pour se livrer à des activités mystiques et souvent irrationnelles, voire peut-être pour se faire soigner qui sait ? Il est déjà arrivé que certains de ses pairs chefs d’Etat aient cherché vainement à le joindre au téléphone pendant ces mystérieuses absences, rapportent des personnes qui lui sont proches.

Dès lors, cela laisse la porte grande ouverte aux suppositions et spéculations de toutes sortes. Pendant ce temps malheureusement, le pays n’est pas géré s’agissant des grandes difficultés qui l’assaillent et qui ont pour noms insécurité chronique, famine et malnutrition endémiques, eau potable et courant électrique, plusieurs ponts cassés dans la capitale qui ne sont pas réparés etc…Seule la diffusion par la radio nationale de plusieurs décrets présidentiels accordant des grades militaires à quelques soldats qui donne vaguement l’impression à la population que le président est bien là aux commandes.

On ne l’a pas vu à l’aéroport aux côtés des autres généraux pour accueillir la dépouille du chef d’Etat-Major des FACA, le général André MAZI, qui a été dernièrement rapatriée du Gabon où le pauvre avait rendu l’âme. C’est très discrètement qu’il a quitté Bangui peu après l’arrivée du corps du général MAZI pour prendre part à une réunion de sa loge franc-maçonnique à Brazzaville vendredi et samedi derniers.

Le pays est pourtant bloqué à tout point de vue et il n’y a aucun espoir de conclure à court terme un programme quelconque avec les institutions de Bretton Woods en raison de nombreux et graves dérapages sur ses finances publiques estimés à environ 49 milliards de F CFA.Le versement des salaires aux agents de l’Etat commence à être de plus en plus laborieux et BOZIZE a déjà recommencé à tendre la main de mendiant à certains chefs d’Etat de la sous-région. Après avoir sollicité son homologue du Tchad, on lui prête l’intention de se rendre dans les prochains jours chez celui de Malabo. Une éternelle répétition en quelque sorte…jusqu’à quand ?

Rédaction C.A.P

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23 octobre 2011 7 23 /10 /octobre /2011 20:40

Dimanche 23 octobre 2011723/10/Oct/201103:05

 

 

 

Boz et Monica-copie-1

 

Radio Ndéké Luka Samedi, 22 Octobre 2011 15:07

Comment le peuple centrafricain a-t-il pris la nouvelle du décès de Mouammar Kadhafi, le Guide Libyen ? Quel souvenir garder de cet homme qui avait dirigé d’une main de fer son pays pendant près de 42 ans, et qui a succombé à ses blessures jeudi 20 octobre lors de sa capture près de Syrte en Libye ? Que retenir alors des rapports de la Lybie avec la République Centrafricaine sous le règne du défunt Colonel Kadhafi ?

Dans son édition de la mi-journée de ce samedi 22 octobre 2011, Radio Ndeke Luka a ouvert ce dossier en rappelant quelques repères. La disparition de l’ex-guide libyen ne laisse aucun pays africain indifférent. Pour certains, le tyran est parti et c’est bien fait pour lui. Pour d’autres, la disparition d’un panafricaniste, même fou, est une perte énorme pour l’Afrique. Avec son argent et sa personnalité complexe, Kadhafi avait réussi à rénover la vieille OUA (Organisation de l’unité africaine) pour la transformer en Union africaine dans la ville Syrte qui l’a vu naître et qui l’a vu mourir ce 20 octobre 2011.

Toutefois, il ne faudrait pas oublier les connivences entre Kadhafi et les dirigeants africains. Sa mort attriste nombre d'entre eux. Ils perdent un camarade de poids sur la scène africaine et aucun d'eux ne voudraient d'une même

Du côté de Bangui, quelle perception a-t-on de ces événements qui interpellent l’ensemble du continent ? Il est difficile de répondre à ses interrogations en l’absence de toute réaction officielle pour l’instant. La seule enregistrée à Bangui date du 5 septembre 2011 quand le gouvernement centrafricain a annoncé reconnaître le CNT (Conseil national de transition) comme « le représentant légitime du peuple libyen ».

On retiendra toutefois que les relations entre les tenants du pouvoir en RCA et le guide libyen n’ont jamais été comme un long fleuve tranquille. Il avait réussi par exemple à « convertir » l’empereur Bokassa à l’Islam. Ce dernier avait même pris le nom de Salah Eddine, avant de se rétracter quelques jours plus tard. L’actuel Hôtel dit des 500 chambres en finition à Bangui sur l’Avenue de l’Indépendance date cet épisode. Sa construction avait commencé avec les pétrodollars libyens. Le volte-face impérial avait tout bloqué.

La coopération Centrafrique-Libye sera relancée avec l’avènement de l’ex-président défunt Ange Félix Patassé à la tète de la RCA. Le guide de la révolution Libyenne, le colonel Kadhafi et Ange Félix Patassé, avaient invité les Etats africains à « ratifier, de toute urgence », le traité de l’Union Africaine. On retiendra également qu’avant de rentrer de son exil togolais, l’ex-président, dans la perspective des élections des élections présidentielles de 2010-2011, avait séjournée longuement à Tripoli, semble-t-il pour obtenir des fonds de campagne du président libyen.

En 2002, pour réprimer l’insurrection lancée par d’anciens soldats fideles à l’ancien chef de l’état-major militaire, le président Patassé avait aussi obtenu du Guide Libyen deux avions qui avaient bombardé la ville de Damara, à 76 km au Nord de Bangui, en vue de chasser les rebelles qui contrôlaient la ville.

Quid de François Bozizé ?

La relance de la coopération entre Bangui et Tripoli, objet de la visite du président centrafricain François Bozizé en Libye en Juin 2004, avait buté sur un contentieux pétrolier, héritage du précédent régime de la RCA. La radio nationale annonçait à l’époque que « Les délégués libyens avaient révélé qu’entre 1999 et 2002, la Grande Jamahiriya avait livré à la RCA plus de 400.000 tonnes de produits pétroliers(…) à un prix préférentiel », ajoutant que seulement 100 millions de dollars avaient été remboursés sur un total de 10 milliards. Cet argent aurait « alimenté les comptes particuliers des centrafricains à l’étranger ».

Un autre objet d’un voyage du Président centrafricain Bozizé à Tripoli avait été la desserte de la capitale centrafricaine par les avions Libyens et la fourniture d’équipements de distribution d’eau potable.

La capitale libyenne avait également servi de cadre pour la signature il y a quelques années de l’Accord de Syrte entre le gouvernement centrafricain et certains groupes rebelles actifs dans le pays. A titre d’exemple, Tripoli continue à ce jour d’héberger des opposants militaro-politiques.

A rappeler également, que le 27 mars 2009 avait eu lieu à Bangui, la signature de deux protocoles d’accord entre la RCA et la Libye. Ils concernaient la mise en exécution de la campagne agricole mécanique par la grande Jamahiriya marqué par un don de tracteurs, à des fins de labour en RCA, dénommée « Programme vert » et la réhabilitation de la cité des « 14 villas » ainsi que la villa présidentielle située au Camp de Roux.

Last but not least, il faut rappeler que l’actuelle première dame de centrafricaine a été bloquée à Tripoli, aux débuts de la révolution qui a emporté le Colonel Khadafi. Alors que les manifestations de rue avaient entraîné la paralysie de toutes les activités, y compris la fermeture de l’aéroport de la capitale, l’ex-guide avait donné des instructions pour exfiltrer Monique Bozizé, en même temps que le chef de l’opposition nigérien d’alors et actuel président de la République. L’avion avait alors conduit le second à Niamey avant d’aller se poser à Bangui.

 

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22 octobre 2011 6 22 /10 /octobre /2011 08:44

Vendredi 21 octobre 2011521/10/Oct/201102:56

fric en CFA

 

 

Une enquête exclusive de la rédaction

C’est à l’issue de la dernière mission du FMI à Bangui que les Centrafricains ont appris avec stupéfaction l’évaporation sans justification de leur Trésor public de la bagatelle de plus de 49 milliards de F CFA. La rédaction de Centrafrique-Presse a donc décidé d’en savoir et a procédé à certaines investigations qui lui ont permis de faire certaines découvertes ahurissantes et d’apprendre que plusieurs individus dans le proche entourage de BOZIZE se rendaient très régulièrement au Trésor et se faisaient décaisser de fortes sommes d’argent sous des prétextes fallacieux et purement fantaisistes.

Cela, grâce à la complicité du Directeur Général du Trésor le général Guillaume LAPO - nommé exprès à ce poste par BOZIZE pour faciliter ces sorties massives d’argent - et son compère et second fondé de pouvoir un certain Boniface YOMBO. Tous les deux viennent comme par hasard d’être récemment limogés. Ils se faisaient grassement et abusivement payer des heures supplémentaires qu'ils appellent "Travail extra-légal" sans base légale. La note signée des mains du DGT Guillaume LAPO et l'extrait du tableau des dépenses payées à charge de trésorerie de janvier 2010 pour l'exercice 2010 en atteste.

C.A.P. commence avec cet article, la publication en exclusivité de certains tableaux d’opérations effectuées au Trésor en particulier au courant de l’année 2010, année pré-électorale et qui sont autant de preuves de la manière avec laquelle BOZIZE et ses proches se sont organisés pour mettre à sac et vidé les caisses du pays. Il s’agit des messieurs et dames ci-dessous :

- Joël MOÏDAMSE SINFEI (Général de police et Chef de cabinet de BOZIZE)

- Jean-Francis BOZIZE (ministre délégué à la présidence chargé de la défense)

- Fidèle GOUANDJIKA (actuel ministre de l’agriculture et anciennement ministre des télécoms, mis en examen pour divers délits)

- Martin BABA (Homme d’affaire et Président du Conseil Economique et Social)

- Général Jules Bernard OUANDE (ancien ministre de la sécurité)

- Joséphine KELEFIO (député de Bossangoa et sœur cadette de BOZIZE)

- Marylin ROOSALEM (ancien conseiller financier à la présidence et actuelle ministre du commerce, trésorière du parti au pouvoir KNK, députée KNK de Rafaï)

- Eric DEGANAÏ

- Isidore OROFEÏ

- Guy TAMPON

Les noms de ces personnes apparaissent et reviennent systématiquement dans les tableaux des décaissements du Trésor presque tous les mois de cette même année 2010 où l'on constate que Joel MOÏDAMSE SINFEI, par exemple, venait tous les mois prendre entre autre 50 millions de F CFA au titre de la Prime Globale d’Alimentation (PGA) censée être versée aux soldats, alors qu’il est le chef de cabinet de BOZIZE et n'avait rien à voir avec le ministère de la défense dirigé par Jean-Francis BOZIZE. L'argent serait destiné à la coopérative de MBAÏKI

On découvre qu’un certain GBOGOUDA qui n'émarge dans aucune administration de l’Etat se rendait aussi régulièrement au Trésor pour se faire payer des OP. On l'appelait le rabatteur de YOMBO le second Fondé de pouvoir.

La sœur cadette deBOZIZE, Mme Joséphine KELEFIO, au nom de sa société "Etablissement KELEFIO" fournisseur attitré de la présidence de la République, fait livrer des marchandises pour de faramineuses sommes d'argent.


L’actuelle ministre du Commerce et des PME, Mme MarylinMouliom ROOSALEM, naguère conseiller financier à la présidence, à qui le trésor à verser 85 millions de F CFA pour l'organisation de la journée de la Francophonie, a manifestement utilisé une bonne partie de cet argent pour battre campagne et se faire élire député à Rafaï où elle était candidate aux élections législatives. Jusqu’à ce jour, elle refuse de rendre le moindre compte de ce qu’elle a fait de ce pactole qui lui était tombé entre les mains. Son attitude a énormément déplu au Général Antoine GAMBI ministre des affaires étrangères.

La palme de ces dépenses du mois de janvier et pour les autres mois de l'année revient à l’ancien DGT Guillaume LAPO et à son 2ème Fondé de pouvoir Boniface YOMBO. Ces deux compères trouvaient le malin plaisir à se faire payer des heures supplémentaires imaginaires qu'ils appelaient "Travail extra-légal". Guillaume LAPO disait à qui voulait l’entendre qu'il ne connaissait pas la Loi des Finances.

En définitive la question qui se pose de savoir si ces personnes avaient la qualité d'agent comptable assermenté pour le maniement des deniers publics. Les OP incongrus sont souvent payés à des proches de Bozizé tels que le chef de cabinet particulier de Bozizé le célèbre MOIDAMSE Joël, une entreprise dénommée Etablissement KELEFIO sans oublier des personnes proches du clan Bozizé. Ce document, personne ni au trésor ni au budget ne peut le réfuter. Les n° de ces OP sont bien réels et figurent dans les prétendues pièces comptables du Trésor.

Tout cela est effarant car cela se fait en dehors des règles élémentaires de comptabilité publique. D’après un responsable du Trésor interrogé par C.A.P, certes l'OP est un moyen de paiement mais l'usage qui en était fait au Trésor par les prétendus responsables de cette institution était franchement extravagant et très peu orthodoxe. En terme de comptabilité l'ensemble des dépenses était naturellement payé au compte de classe 4. A proprement parler les OP sont émis dans trois conditions essentielles et payés:

1°) Au 4081 ; lorsqu'ils d'agit de factures non parvenues c'est à dire que lorsque ces factures sont arrivées à la Comptabilité hors délai, vers la fin de l'année lorsque le budget est en phase de clôture. Ces dépenses sont payées en OP sur mandant prévisionnel sur le budget de l'année suivante.

2°) Au 4663 ; s'agit de ré-imputer le montant d'une facture lorsque le fournisseur n'a pas transmis au budget le bon compte et que le trésor a constaté que le compte du fournisseur n'est plus valide. Ce dernier est obligé d'indiquer le bon compte sur lequel cette facture va être réglée mais cette fois sur OP.

3°) Au 4664 ; lorsqu'il s'agit d'un excédent de versement c'est à dire que lorsque le Trésor se rend compte qu'un particulier ou un fournisseur a versé plus que ce que ce qu'il doit, le trésor est obligé de reverser ce trop perçu ou cet excédent au particulier ou au fournisseur.

D'autres comptes de la classe 4 permettent la réalisation d'autres paiements de diverses natures, tels que les immobilisations, les taxes diverses.

Dans le cas du Trésor public centrafricain, les responsables ne se servent pas de ces règles de comptabilité mais usent et abusent des OP malgré la mise en place de la bancarisation qui permet de payer les salaires et autres charges de l'Etat par la transmission électronique aux banques de la place où sont logés les compte des fournisseurs et des particuliers. Ce système qui s'appelle GESCO fonctionne correctement à la direction du budget mais remis en cause par le général Guillaume LAPO et son équipe qui refusent de traiter par transmission électronique mais un traitement manuel par OP pour percevoir les 10% promis par les fournisseurs et les particuliers. Ce grave dysfonctionnement a été relevé par la mission du FMI qui l’a consigné dans son dernier rapport. (à suivre)

MINISTER DES FINANCES ET DU BUDGET REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE

************* UNITE - DIGNITE - TRAVAIL

DIRECTION GENERALE DU TRESOR **********

ET DELA COMPTABILITE PUBLIQUE

*************

DIRECTION DE LA CENTRALISATION COMPTABLE

*************

SERVICE DE LA CENTRALISATION COMPTABLE Bangui le 14/09/2011

*************

BUREAU DE REGULARISATION DES DEPENSES

*************

N°_ /MFB/DIR-CAB/DGTCP/DCC/SCC/BRD,11

TABLEAU DES DEPENSES PAYEES A CHARGE DE TRESORERIE

(EXERCICE 2010)

N° OP

LIBELLE

MONTANTS

BENEFICIAIRES

6505

Coopérative de Mbaïki

34 000 000 Cfa

MOIDAMSE SINFEÎ Joël

6507

Achat carburant

35 625 Cfa

DGT

6512

Passation de service

4 250 000 Cfa

DGT

6513

Indemnités de traitements

1 036 000 Cfa

DGTCP

6517

Frais de mission mis à la disposition de DALLIN

7 640 000 Cfa

DALLIN KPANA

6520

Indemnités agents du Trésor

4 354 577 Cfa

DGTCP

6522

Opération sécurité

13 000 000 Cfa

BOZIZE Jean-Francis

6525

Per diem agents du Trésor

2 300 000 Cfa

DGT

6527

Frais de mission du PM DOTE Elie

4 240 000 Cfa

GBOGOUDA Henri

6528

Frais de passation de service

2 455 000 Cfa

DGT

6532

Participation à la CAN 2010

60 000 000 Cfa

TAMPON Guy

6533

Dotation carburant

525 000 Cfa

DGT

6533

Participation à la CAN 2010

15 000 000 Cfa

TAMPON Guy

6535

Dépenses CM

25 000 000 Cfa

YARAFA Thierry

6538

Fonds mis à la disposition de la BUCADA

10 000 000 Cfa

DEGANAÎ Eric Baudelaire

6541

Opérations sécurité

10 000 000 Cfa

OUANDE Jules

6541

Opération Sécurité

10 000 000 Cfa

OUANDE Jules

6542

Opérations militaires

100 000 000 Cfa

MOIDAMSE SINFEI Joël

6547

Fonds mis à la disposition du ministère de l’agriculture

15 000 000Cfa

GOUANDJIKA Fidèle

6550

Réfection du camp de Roux

50 000 000 Cfa

BABA Martin.

6801

Sécurité opération Kwanza

150 000 000 Cfa

OROFEÏ Isidore

6806

Opération sécurité BABALADE

50 000 000 Cfa

MOIDAMSE SINFEÎ Joël

6807

Journée des martyrs

20 000 000 Cfa

DEGANAÎ Eric Baudelaire

6815

Indemnités agents du Trésor

628 000 Cfa

DGTCP

6822

Indemnités agents du Trésor

1 391 500 Cfa

DGTCP

6824

Frais de réparation véhicule DGT

102 000 Cfa

DGTCP

6824

Per diem agents du Trésor

998 000Cfa

DGT

6825

Opération DDR

1 7350 000 Cfa

TAMPON Guy

6834

Frais de mission

7 000 000 Cfa

OUEFIO Elie

6848

Achat de carburant

50 000Cfa

DGT

6851

Per diem heures supplémentaires extralégales

805 500 Cfa

DGTCP

6856

Mouvements de Fond

1 102 000 Cfa

DGTCP

S/ TOTAL Janvier 2010

558 263 202 CFA

doc-LAPO.JPG

(Sources : Ministère des Finances et du Budget)

 

NDLR : Beaucoup de curiosités apparaissent dans ce tableau. Par exemple les gros décaissements au profit de Joel SINFEI MOIDAMSE pour de prétendues "opérations militaires" dont on ne précise pas la nature et celui d'un montant de 50 millions de F CFA pour une prétendue "opération sécurité BABA LADE laissent perplexe. Quand on sait que ce monsieur est bien incrusté dans notre pays et y vit comme dans un sanctuaire, on ne s'explique pas la sortie du trésor d'un tel montant. Il en de même de l'opération baptisée "Kwanza" qui fait l'objet d'un décaissement de 150 millions de F CFA au profit d'un certain Isidore OROFEI. Egalement, qu'est ce qui peut justifier le décaissement de la somme de 4.250.000 F CFA au profit du DGT LAPO pour "passation de service"? Que signifie "fonds mis à la disposition du ministre de l'agriculture". C'est pourquoi faire ?

doc-LAPO-1.JPG

 

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