Déclaration de son excellence Maitre Nicolas Tiangaye, premier ministre, chef du gouvernement d’union nationale de transition relative aux événements survenus dans le 4ème arrondissement et au quartier Boeing
La ville de Bangui et ses environs ont connu le mardi 20 aout dernier une flambée de violence sans précédent qui a fait de nombreuses victimes. Une fois encore, ce sont les populations des 3ème et 4ème arrondissements qui ont payé le plus lourd tribut. A Boy-Rabe, à Gobongo et au quartier Boeing, des hommes, des femmes, et des enfants ont été brutalement arrachés à l’affection de leurs parents. Et, fait plus grave, des jeunes venus passer le baccalauréat au Lycée Barthelemy Boganda ont été tués par des balles perdues.
Une vraie tragédie, lorsqu’on sait ce que représente la jeunesse, pour une nation comme capital précieux qu’il faut préserver à tout prix en vue de garantir le développement.
Ces tristes événements ont endeuillé de nombreuses familles et provoqué la fuite d’un grand nombre d’habitants des quartiers du nord de Bangui vers le sud. Pris de peur, des centaines d’habitants ont abandonné leurs maisons, saccagées, livrées aux pillages, au vandalisme après leur départ. Terrorisée, une grande partie de la population s’est réfugiée dans les centres hospitaliers les plus proches, au monastère et dans les églises.
Je rappelle que le chef de l’Etat de transition et le gouvernement de transition avaient pris des mesures drastiques pour ramener la sécurité et la paix, grâce aux patrouilles mixtes de désarmement. Ce qui a permis à la capitale de connaitre une période d’accalmie et une amélioration de la situation sécuritaire.
Les événements qui viennent de dérouler à Boy-Rabe et à Boeing sont de nature à remettre en cause tous les efforts déployés par le chef de l’Etat de la transition et le gouvernement de transition pour restaurer la sécurité et la paix.
Après différents déplacements à l’étranger pour présenter les difficultés de notre pays à nos partenaires, la communauté internationale s’est mobilisée à nos cotés afin de nous éviter une catastrophe humanitaire.
Selon des sources concordantes, les quartiers Boy-Rabe abrite plusieurs partisans de l’ex-président de la République. Ces personnes détiennent, en toute illégalité, des armes de guerre de tout calibre.
Je profite de cette occasion pour appeler au sens de responsabilité de mes compatriotes qui détiennent illégalement des armes et des munitions de guerre de tout calibre, de les remettre aux autorités afin d’éviter à notre pays, des difficultés susceptibles de compromettre la marche irrémédiable vers la sécurité et la paix.
La République centrafricaine doit demeurer un Etat de droit. Ainsi, nous devons utiliser les voies légales pour mener des investigations afin d’identifier de manière formule tous les individus qui détiennent illégalement des armes de guerre, procéder à leur arrestation et les traduire en justice.
En cette période de transition, toute opération de désarmement doit être menée par les équipes d’intervention mixtes qualifiées, avec méthode et professionnalisme.
Je condamne avec force ces crimes et les actes de pillages commis dans le 4ème arrondissement de Bangui, à Boeing et dans les environs. C’est ensemble et en concertation avec toutes les forces vives de la nation que les autorités de la transition trouveront les solutions appropriées pour restaurer la sécurité dans le pays.
C’est aussi dans la concertation permanente avec les différentes composantes de la nation que le chef de l’Etat de transition et le gouvernement d’union nationale de transition doivent œuvrer en vue de restaurer la cohésion sociale.
Pour terminer, je présente mes condoléances les plus émues aux familles éprouvées.
Je partage leur douleur et les assure de mon soutien.
Que Dieu bénisse la République Centrafricaine.
Note de la rédaction
Le PM parle d’une tragédie alors que c’est son ancien ministre de la sécurité qui a ordonné celle-ci « En cette période de transition, toute opération de désarmement doit être menée par les équipes d’intervention mixtes qualifiées, avec méthode et professionnalisme ». Ce qui était nullement le cas, c’est Nouredine Adam seul, l’ancien ministre de la Sécurité qui a ordonné la boucherie de Boyrabe et la chasse aux « Gbayas » dont nombreux habitent au quartier Boeing. Au lieu de le caser à la présidence, il aurait du répondre de ces actes devant la justice Centrafricaine.
Devant de telles forfaitures,un premier ministre patriote aurait du démissionner pour marquer sa solidarité en vers les victimes et siffler définitivement la fin de la récréation. Tiangaye d’après le microcosme centrafricain fait partie des bourgeois locaux et comme c’est le bas peuple qui continue de souffrir, ce n’est pas son affaire. A quand la remise en cause des accords du partage des butins de Libreville? Nous sommes en Centrafrique, le pays de tous les paradoxes.