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15 juin 2013 6 15 /06 /juin /2013 06:30

GOUVERNEMENT TIANGAYE III UN NON EVENEMENT

nnoncé au sommet sur la crise Centrafricaine qui s’est tenu le 18 avril à N’Djamena, le gouvernement Tiangaye III dit, de larges consultations et de nature inclusive a été mis en place le jeudi 13 avril. 

Les Centrafricains et la communauté internationale attendaient avec impatience ce gouvernement dont l’objectif est d’ engager des réformes économiques et sociales d’une part, et d’autre part refonder les institutions parmi lesquelles: l’armée.

Il y a 10 jours, alors que le président Djotodia rentrait d’Oyo après une visite éclaire chez son homologue et médiateur , le président Sassou, il avait annoncé la mise en place du nouveau gouvernement sous 72heures.

Cette annonce a fait le buzz puisqu’il a fallu attendre 10jours pour qu’ il soit mis en place.

Le PM et le Président du CNT qui fait office de parlement ont également effectué un déplacement au Congo pour y rencontrer le médiateur, ce qui a poussé de nombreux observateurs à murmurer sur l’existence d’un conflit entre les têtes de l’exécutif.

Le suspens qui a perduré, les allers-retours entre le Congo et La Centrafrique des principaux leaders de la transition, n’ont pas changé le visage de ce gouvernement qui a conservé les membres de la Séléka aux postes de souveraineté à l’exception des Finances. Les ministères délégués n’existent plus dans la nouvelle configuration.

C’est le président Djotodia et ses sbires qui sortent vainqueurs du duel de ces dernières semaines. La sélékaland avec quatre ministres d’Etat sur cinq, a pulvérisé un record national.

Quatre membres de la famille du président dont trois frères et un neveu: le président, le ministre des transports Djoubaye Abazene, le ministre du Secretariat du gouvernement et des relations avec le parlement M. Harold Ahmat Deya et enfin leur neveu M.Herbert Djono Ahaba, ministre chargé du pétrole.

Pire, deux ont été désignés comme relevant de la société civile alors qu’ils sont membres de la Séléka.Ce clanisme et ce clientélisme rappellent l’ancien président Bozizé dont neuf membres de sa famille siégeaient au parlement.

Un gouvernement pléthorique pour un Etat complètement en faillite, des postes clés conservés par les chefs de la Séléka malgré leur incapacité à tenir leur troupe qui s’est abattue sur la population et leurs biens, tel un Tsunami, après une victoire pourtant facile.

Décriée, la parité n’est pas pour aujourd’hui en Centrafrique. Comme dans les précédents gouvernements, il n’ y a que trois femmes. On y enregistre néanmoins l’entrée d’un poids lourd féminin.

Mme Koyara Ingénieure agronome, femme intègre et ancienne représentante de la FAO en Côte d’ivoire. Une autre satisfaction est l’arrivée de la jeune diplomate et juriste Mme Banga Bothi née Mbazoua Léonie considérée comme une proche de Mboli- Goumba, ministre d’Etat des Travaux publics très écouté par le PM Tiangaye.

Mme Mbazoua aura la lourde charge de rétablir l’image de la RCA qui figure désormais parmi les 10 états les plus dangereux de la planète.

L’ingénieur agro- économiste et environnementaliste Paul Doko occupe désormais le ministère de l’ Environnement, M. Brémaïdou et beaucoup d’intellectuels font partie de ce gouvernement. Si ce choix démontre la farouche volonté du PM Tiangaye à réussir sa transition, il n’en demeure pas moins qu’un problème de cohésion existe.

Une transition et surtout celle d’un pays totalement meurtri nécessite une cohésion, une forte détermination et une volonté à travailler en équipe.

Car quelque soit l’ingéniosité des technocrates, le gouvernement ne réussira que si tout le monde travaille ensemble. Le gouvernement a fait la part belle à la séléka et aux ressortissants de la Vakaga et du Bamingui Bangoran dont 12 membres sur 34 sont ministres. Cela est vu comme un mauvais signe pour un pays qui cherche à se reconstruire.

Le PM a essayé de jouer la montre en tentant d’imposer ses vues sans succès. Me Tiangaye a en face des interlocuteurs armés jusqu’aux dents ce qui n’est pas une chose facile.

En se maintenant , il prend beaucoup de risques pour atteindre son objectif: le retour à la paix en Centrafrique.

Pour la communauté internationale c’est un non événement, car les ex rebelles sont les nouveaux maîtres de Centrafrique, contrairement à leurs vœux , ils y sont, ils y resteront peut être jusqu’aux élections.

 

Wilfried Maurice SEBIRO

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