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11 mai 2016 3 11 /05 /mai /2016 22:52
QUELLE POLITIQUE POUR LE RETOUR DES COMPATRIOTES DEPLACES ET L'ACCES AU LOGEMENT DES CENTRAFRICAINS?
NDLR: Malgré nos alertes, l'équipe présidentielle et gouvernementale n'arrivent pas à mettre en place un véritable organe de communication.

Malgré de nombreux déplacements à l’étranger au Vatican, en France, aux Etats-Unis ou dans les pays voisins, nous n’avons pas encore vu le nouveau Président élu F. A. Touadéra, ni son Premier Ministre S. M. Sarandji ni même le Ministre de l’Habitat fortune au sein même de notre capitale, dans les chefs-lieux de nos préfectures ou à l’étranger.

Pourtant, on estime aujourd’hui à plus de 400 000 le nombre de personnes déplacées internes qui ont trouvé refuge dans des camps, des sites religieux, auprès de familles d’accueil, des logements loués ou abandonnés ou dans la brousse et près de 450 000 personnes réfugiées dans des pays voisins.

La destruction et le pillage de maisons, des cultures et des greniers dans de nombreuses zones ont entraîné des mouvements massifs de population qui ont souvent perdu toutes leurs sources de revenus. L’occupation des maisons abandonnées, l’absence de documents et la vente illégale de maisons compliquent actuellement la situation.

L’urgence est aujourd’hui d’aider nos compatriotes affectés par le biais de la fourniture de nourriture, d’eau et d’abris. Or, à ce jour, non seulement aucun plan d’action coordonné n’a réellement été mis en place à tel point que l'on peut se demander: est-ce que les nouvelles autorités élues pris conscience de la mesure du problème en ne s’occupant de ces populations en grande détresse ? Au-delà de cette urgence des populations déplacées, les nouvelles autorités doivent nous expliquer comment elles comptent favoriser l’accès au logement.

L’habitat anarchique ou informel est progressivement devenu la norme dans notre pays avec des constructions en marge de la légalité qui sont le résultat d’une urbanisation non maîtrisée.

L’absence d’un Plan Directeur rigoureux, un très faible accès à l’eau potable, à l’électricité et des problèmes majeurs d’assainissement et de traitement des déchets sont des problèmes structurels qui font que le Centrafrique n’est aujourd’hui pas capable de répondre aux défis de son urbanisation rapide. La détérioration des conditions de vie, le développement de quartiers informels, le prix des logements et des terrains de moins en moins abordables et l’incapacité pour les personnes déplacées de rentrer chez elles sont aujourd’hui des facteurs majeurs d’instabilité susceptible d’entraver le retour à la paix.

En plus des questions de sécurité, l'accessibilité du logement est donc aujourd’hui en train de devenir un problème majeur pour les nouvelles autorités élues. En combinant le coût élevé des matériaux de construction avec le faible niveau de revenus, se loger est devenu un casse tête pour les populations urbaines en RCA. A Bangui, il devient très compliqué de trouver un toit décent à un prix abordable tant le déficit de logement est important du fait notamment des représentants des organisations internationales qui louent l’ensemble des propriétés disponibles.

La réalisation d'une usine de fabrication de ciment devait faire baisser le prix de ce produit. Cependant, les problèmes de sécurité, de transport et d’énergie ont au contraire fait augmenter les prix des matériaux ces dernières années. Le très faible accès au financement reste une contrainte forte et il n'existe actuellement presque aucun instrument de soutien financier des pouvoirs publics dans notre pays.

Il est urgent que les députés puisse entendre le Ministre de l’Habitat, du logement social et de l’urbanisme M. Gaby Francky Leffa et le premier Ministre M. Simplice Mathieu Saradji sur la réponse qu’ils comptent apporter à la crise du logement que subissent trop de centrafricains.

Il est nécessaire que la part allouée à ce secteur soit conséquente dans la future loi de finances et qu’en fin d’exercice le gouvernement puisse être comptable de ses actions dans ce domaine. Afin d'aider ceux d'entre nous ont tout perdu, nous voulons rapidement des résultats concrets.

Cela doit se faire dans le cadre d'une action globale réfléchie à dimension humaine et non la politique spectacle à laquelle nous assistons actuellement.

Thierry SIMBI

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